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Près de 100 000 personnes —les athlètes, leurs équipes et leurs accompagnateurs— convergent cette semaine au Japon pour les Jeux olympiques, dans une métropole de 14 millions d’habitants où le taux de vaccination est assez bas. De quoi s’inquiéter.

Les organisateurs n’ont eu de cesse de répéter qu’ils avaient instauré des mesures très strictes —interdiction aux athlètes de quitter le village, tests de dépistage en quantité, et pas de spectateurs. Chaque athlète doit de plus avoir subi un test de dépistage dans les quatre jours avant son arrivée au Japon.

Mais déjà, mercredi dernier, la ville de Tokyo annonçait que huit employés d’un hôtel dans le sud-ouest avaient été testés positifs. Le même jour, 21 membres de l’équipe sud-africaine de rugby étaient mis en quarantaine après qu’un passager de leur avion ait été testé positif. Des membres des équipes de Russie, de l'Ouganda et du Nigéria —dont un qui aurait été hospitalisé— ont été testés positifs. Le 17 juillet, un premier cas au sein du village olympique était recensé. Et c’est sans compter les trois athlètes qui, dès la fin-juin, avaient été testés positifs après leur arrivée au Japon.

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Comme le reconnaissait cette semaine le directeur d’un comité-conseil indépendant sur la COVID embauché par le Comité international olympique: « l’objectif n’est pas de ne pas avoir de coronavirus à Tokyo. L’objectif est d’empêcher des cas individuels de devenir des éclosions et des événements propagateurs ». Brian McCloskey vante également un système de traçage mis en place pour repérer le plus vite possible toutes les personnes qui auraient été en contact avec chaque cas suspect (athlètes et journalistes doivent télécharger à leur arrivée une application GPS).

Mais plusieurs experts ont fait part de leurs inquiétudes ces dernières semaines. « Les Olympiques ne sont pas seulement un événement au potentiel super-propagateur dans un pays faiblement vacciné, mais pourraient devenir un événement super-propagateur mondial », déclarait au Scientific American Peter Chin-Hong, professeur en maladies infectieuses à l’Université de Californie.

En date du 15 juillet, moins d’un Japonais sur cinq (18%) était pleinement vacciné.

« Ce n’est pas juste l’événement », signale dans Technology Review l’experte en génie de l’environnement Linsey Marr, c’est tout le reste: « les hôtels, les restaurants, les moyens de transport ».

Reste qu’il y a des événements plus à risque que d’autres, comme le rappelaient quatre chercheurs dans une analyse préconisant une « gestion du risque », publiée à l’origine en mai. Tout événement intérieur est par définition plus à risque, et pourrait faire l’objet de « mesures d’atténuation », comme un suivi encore plus serré des participants.   

D’autres s’inquiètent de certaines des mesures décrites dans le guide des participants aux Jeux, comme les limites au nombre de personnes par table dans la cafétéria, mais sans indications comme quoi on a pris en compte la ventilation, pour réduire les risques de transmission par aérosols.

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