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Le partage de nourriture est chose fréquente chez les humains, mais pas chez les animaux, où la nourriture est un bien précieux, qui n’arrive pas automatiquement au supermarché. Or, en laboratoire, des chercheurs viennent d’établir que des chimpanzés peuvent bel et bien partager… surtout si leur congénère l’a fait avant.

Autrement dit, ils renvoient la faveur, lit-on dans cette étude parue le 3 mai et portant sur 10 chimpanzés et 2 bonobos. L’expérience consistait à placer une assiette entre deux cages, avec une ouverture dans la première cage qui permettait au premier animal de tout prendre pour lui ou de partager. La même possibilité était ensuite offerte au second. Il semble que le fait d’accomplir le « premier pas » soit important, puisque lorsque le premier avait partagé, le second le faisait à son tour dans 70 % des cas.

Ce qui est un comportement qu’on peut aussi observer chez des enfants de moins de 4 ans: à l’inverse, un enfant qui voit que l’autre ne partage pas, sera lui-même beaucoup moins enclin à partager.

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Les trois auteurs —trois chercheurs en psychologie des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Israël— précisent s’être inspirés d’une expérience de 2017, dans laquelle les chimpanzés étaient plus enclins à retourner une faveur si l’autre avait pris un risque pour les aider. Ils ont voulu voir ce qu’il en serait dans des circonstances plus « normales ».

Le fait que l’expérience ait été faite en laboratoire n’implique toutefois pas qu’elle pourrait se produire dans la nature, précisent les auteurs. Sachant combien la nourriture est essentielle à la survie, et que les animaux sont avant tout égoïstes face à ce qu’ils ont trouvé ou attrapé, ce type d’expérience vise plutôt à nous projeter dans le passé: tenter de comprendre comment, à un moment donné de notre évolution, nos ancêtres ont nécessairement dû apprendre à dominer leurs réflexes d’agressivité autour de la nourriture, condition préalable à de la coopération dans un groupe —et à la création de liens sociaux.

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