Des serpents gravés dans la pierre il y a 2000 ans, au bord d’un fleuve d’Amérique du sud, se rangent d’emblée parmi les plus gros dessins du genre, où que ce soit dans le monde.
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Lorsqu’il est question de dessins préhistoriques dans la pierre, on a coutume de penser aux gravures dans les cavernes d’Europe, ou à ces pétroglyphes vieux de quelques siècles ou quelques millénaires en divers endroits des Amériques. Or, ce sont presque toujours des représentations —d’animaux, d’humains, ou des figures géométriques— dont la taille fait moins d’un mètre. Avec leurs 40 mètres de long, ces serpents sont dans une catégorie à part.
On sait peu de choses des peuples de cette région. Les dessins ont été gravés au bord du fleuve Orénoque, qui traverse aujourd’hui le Venezuela et la Colombie avant de se jeter dans l’Atlantique. On trouve beaucoup de ces pétroglyphes le long de ce fleuve, mais un grand nombre n’ont pas été recensés, notent les chercheurs dans la revue Antiquity. Sur 157 sites, ils en décrivent 13 comportant au moins un dessin de plus de 4 mètres (incluant deux humains), le record étant un serpent de 42 mètres.
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On ignore leur signification : les hypothèses vont de marqueurs territoriaux jusqu’à des rituels religieux. Les chercheurs notent toutefois que les plus gros dessins font toujours face au fleuve et peuvent parfois être vus de loin.
Ils notent également que dans les légendes des autochtones de l’Orénoque, les serpents géants que sont les anacondas et les boas étaient vus comme des créateurs du monde. Par ailleurs, le même type de dessins a été observé sur des céramiques de la région datées d’il y a 2000 ans: c’est ce qui laisse supposer que ces pétroglyphes ont le même âge.