L’urgence sanitaire décrétée autour de la pandémie de variole simienne, ou Mpox, révèle que certaines erreurs commises pendant la COVID ont été corrigées.
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Il y a davantage d’argent pour aider les pays les plus pauvres à combattre une telle urgence, et les vaccins disponibles pour la variole pourront être distribués plus vite. Mais un problème de base demeure : les pays les plus touchés sont ceux qui ont le moins de ressources pour suivre l’évolution de la maladie et s’ajuster en conséquence.
C’est le constat que fait la revue britannique Nature dans son dernier éditorial. « Premièrement, les pays africains manquent de ressources pour traquer la maladie. C’est pourquoi il existe une inadéquation entre le nombre de cas soupçonnés et ceux confirmés par des tests en laboratoire. Deuxièmement, les vaccins devront arriver rapidement, là où on en a le plus besoin. »
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Cette crise sanitaire, qui sévit pour l’instant avant tout en République démocratique du Congo —mais on a signalé des cas dans au moins 13 autres pays africains— constitue également un rappel que « l’Afrique a grandement besoin de sa propre infrastructure de réglementation et de fabrication des vaccins ». En particulier, l’Agence africaine de médicaments (African Medicines Agency), « un projet depuis longtemps planifié de régulateur unique pour le continent, doit devenir une réalité au plus vite. » L’Agence a été instituée par un traité signé en 2019, mais seulement 27 des 55 pays africains l’ont ratifié jusqu’ici.
Le bon côté des choses, note l’éditorial, est que la communauté internationale semble mieux coordonnée qu’elle ne l’avait été au début de 2020. Par rapport à ce moment où la pandémie de COVID-19 avait commencé, il existe à présent un fonds de 500 millions$ auquel ont accès les pays les plus pauvres, pour l’achat de vaccins, de médicaments et de tests de dépistage, et pour des opérations de traçage des proches des personnes infectées.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété, le 14 août, une « urgence de santé publique de portée internationale »: il s’agit du plus haut niveau d’alerte pour une épidémie. Cette mesure de l’OMS permet de débloquer des fonds plus rapidement pour faciliter une coordination internationale.
Observée pour la première fois chez des humains dans les années 1970, Mpox (pour monkey pox, ou variole simienne) a été caractérisée par une croissance du nombre d’éclosions dans les années 2000 et 2010, mais qui avaient été presque toujours limitées au continent africain.
Le virus se transmet par contact rapproché avec une personne infectée. Parmi ses symptômes: une forte fièvre, de la toux, une irritation de la gorge et des taches rouges sur la peau. L’urgence actuelle est causée par une des deux souches, qui semble présenter un taux de mortalité plus élevé. Le vaccin contre la variole —maladie éradiquée depuis les années 1970— s’est avéré efficace jusqu’ici et deux versions adaptées spécifiquement pour le Mpox devraient normalement être homologuées ce mois-ci. Le premier, Jynneos, qui nécessite deux doses, est fabriqué par la firme danoise Bavarian Nordic. Le second, LC16m8, est fabriqué par la firme japonaise KM Biologics. Le prix du premier est toutefois, en ce moment, de 70 à 100$ par dose et des négociations sont en cours avec GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunization) une organisation qui, créée en 2000, a pour mission de contribuer à la vaccination infantile dans les pays en voie de développement.