La marche est haute avant d’avoir des bactéries qui peuvent lire un roman. Mais des chercheurs ont testé des bactéries génétiquement modifiées de telle façon que, en groupe, elles peuvent repérer certains nombres premiers parmi un ensemble de chiffres, et repérer des voyelles dans un texte.
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Elles peuvent même réaliser un calcul complexe: le nombre maximum de portions qu’on peut découper dans une pizza.
Dans les faits, le nombre de tâches qu’elles peuvent accomplir se limite à 12. Et elles ne peuvent repérer que les nombres premiers qui sont entre 0 et 9. Mais l’objectif que s’était fixé l’équipe de biophysiciens et de généticiens de l’Institut Saha de physique nucléaire, en Inde, était de démontrer la faisabilité d’une vieille idée, dite de « l’ordinateur biologique »: est-ce que des « puces électroniques biologiques » pourraient un jour concurrencer les puces électroniques traditionnelles, en termes de vitesse et de coût?
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Leur recherche est parue dans la revue Nature Chemical Biology. Jusqu’à 14 bactéries ont fonctionné en quelque sorte de façon modulaire, s’assemblant de façons différentes pour résoudre des tâches différentes. Dérivées de la classique Escherichia coli, ces bactéries se regroupent donc de diverses façons pour résoudre « l’énigme » qui leur est soumise.
Une bactérie est normalement désignée comme un organisme unicellulaire —à une seule cellule— mais les chercheurs décrivent ce travail « en équipe » comme étant comparable à celui d’un organisme multicellulaire. Une autre analogie est celle des neurones: ces bactéries deviennent l’équivalent d’un réseau artificiel de neurones.
Toutefois, avant d’envisager qu’on soit devant l’avenir de l’informatique, ces bactéries ont bien du travail devant elles.