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Les investissements massifs de la Chine dans les énergies vertes pourraient avoir une conséquence mesurable plus tôt que prévu: il est possible que les émissions de gaz à effet de serre (GES) aient d’ores et déjà atteint leur sommet, en 2023.

On savait que les émissions de GES de la Chine étaient reparties à la hausse avec le rebond de l’économie post-pandémie. Et on savait qu’elles avaient atteint un record en 2023. Mais les plus pessimistes s’attendaient à ce que cette hausse se poursuive encore quelques années, avant que les énergies vertes ne finissent par prendre le dessus.

Or, la quantité d’énergie ajoutée aux réseaux électriques grâce à l’éolien et au solaire a été telle en 2023 et 2024 que les émissions chinoises sont restées stables de juillet à septembre 2024, après une très légère baisse de 1% pendant le deuxième trimestre. Selon cette analyse qui émane du Centre de recherche sur l’énergie et l’air propre (CREA), un organisme basé aux États-Unis, cela signifierait que les émissions totales de 2024 seront probablement au même niveau que 2023, voire légèrement inférieures. Et ce, en dépit du fait que la demande nationale en électricité a, elle, continué d’augmenter. 

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C’est un moment que les plus optimistes attendent depuis quelques mois :  les analyses mensuelles du CREA pointaient dès le printemps dernier que les émissions avaient légèrement chuté en mars 2024, mettant fin à cette croissance post-pandémie ininterrompue de 14 mois. Il était alors trop tôt pour conclure que 2023 aurait été l’année du « pic », mais les données qui se sont ajoutées chaque mois depuis ce printemps vont toutes dans cette direction. 

Si ça se confirme, ce serait le point tournant qu’attendaient depuis longtemps les économistes et les environnementalistes, puisque la croissance des émissions de GES chinoises est ce qui a largement contribué à la croissance des émissions mondiales au cours de chacune des huit dernières années —c’est-à-dire depuis la signature de l’Accord de Paris, moment où toutes les nations s’étaient formellement engagées, pour la première fois de l’histoire, à une réduction mesurable de leurs émissions.

Dans ses propres promesses, la Chine s’était engagée à atteindre un pic des émissions de GES avant 2030, et à atteindre la carboneutralité avant 2060. 

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