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Un grand silence règne sur les villes de Norvège, désertées depuis le début de la semaine sainte. Mercredi à 15h, le vinmonopolet (monopole des vins) a fermé ses portes et ne les rouvrira que mardi prochain.

C’est un long congé pascal de six jours pour les écoles et pour à peu près tout le monde. Les Norvégiens ont fait leurs provisions et sont partis au chalet. Provision d’alcool et de victuailles, agneau et chocolat notamment, mais aussi de romans policiers…

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C’est une tradition presque centenaire au Royaume de Norvège : la semaine sainte correspond au grand festival du roman noir et policier (påskekrim). Tandis que les éditeurs lancent les nouveautés de l’année, bibliothèques et librairies mettent en évidence des présentoirs dédiés au genre. À la télé, on diffuse les dernières séries policières britanniques (en version originale, merci beaucoup, avec sous-titres norvégiens, comme c’est l’usage). La grande compagnie laitière Tine n’est pas en reste en proposant sur ses cartons de lait des énigmes à résoudre sous forme de bandes dessinées.

Il faut remonter au 24 mars 1923 pour trouver l’origine de cette coutume. Ce jour-là, le quotidien Aftenposten titrait en une «Le train de Bergen pillé pendant la nuit» (Bergenstoget plyndret inat). Fausse nouvelle qui s’avérait une publicité des éditions Gyldendal pour un roman écrit par deux jeunes auteurs et publié sous le pseudonyme de Jonathan Jerv. À partir de ce grand succès publicitaire et littéraire, année après année, les lectures du congé pascal allaient être dédiées au genre policier.

Parmi les auteurs norvégiens traduits en français qui s’inscrivent dans la tradition du roman policier scandinave, citons Karin Fossum, Frode Grytten, Anne Holt, Gunnar Staalesen et Jo Nesbø (prononcer Nesbeu).

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