hello

Vous visitez Édimbourg avec vos amis écossais et espagnols. En sillonnant les rues pittoresques, vous entendez soudain une voix aiguë : Hello. Imaginez cette voix inconnue. Seriez-vous tenté d’y répondre ou de continuer à marcher ? Est-ce que vos amis, malgré leurs différentes culture et langue maternelle, réagiraient de la même façon ?

Par Ariane Millette-St-Hilaire

Vous comprendrez que vous avez besoin d’un seul mot pour créer votre première impression d’un étranger. Selon une étude récemment publiée dans Nature par le groupe de Christina Baus, il est probable que vous auriez tous eu la même perception de ce mot.

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En 2014, un groupe de l’University of Glasgow a demandé à des Écossais d’écouter le mot Hello prononcé par plusieurs personnes. Les chercheurs ont remarqué que les auditeurs classaient les voix en deux principales catégories : sympathique ou dominante. Et cette perception des voix inconnues était consistante entre les auditeurs.

L’équipe de Cristina Baus, à Barcelone, a voulu pousser plus loin. Elle s’est demandé si notre première impression d’une voix étrangère est influencée par notre langue maternelle. Le groupe de recherche a repris les enregistrements en anglais de l’University of Glasgow et a demandé les impressions d’auditeurs espagnols. Ils ont obtenu les mêmes classements que les Écossais. Il semble donc que notre perception d’une voix inconnue dépasse les barrières de la langue. Notons tout de même que seuls l’anglais et l’espagnol ont été comparés. Les résultats auraient peut-être été différents si une autre langue, par exemple le cantonais, avait été utilisée.

Ces résultats indiquent qu’en entendant une voix, nous associons universellement certaines de ses caractéristiques (aiguë, grave, douce, etc.) à un étranger amical (sympathique) ou hostile (dominant). Cette habileté serait essentielle à notre survie. En un seul mot et peu importe la langue, nous pourrions décider de courir dans la direction opposée ou d’aborder un possible allié.

L’équipe de recherche espagnole a néanmoins repéré des différences entre les premières impressions espagnoles et écossaises. L’attirance, par exemple, n’est pas associée aux mêmes caractéristiques de la voix. La culture et la langue maternelle influencent donc notre perception d’une nouvelle voix.

À la lumière de ses informations, replongez-vous maintenant à Édimbourg. Vous seriez-vous fié à votre première impression de l’étranger ? Auriez-vous évité de lui parler, même si sa voix vous semblait amicale ? Aurait-il pu modifier sa voix pour sembler plus sympathique ? Pour ma part, cet article m'amènera à me questionner la prochaine fois que j'entendrai la voix d'un inconnu !

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