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Pour un biologiste, ça relevait peut-être de l’évidence, mais le travail aura des implications sur notre perception de l’ensemble des êtres vivants: les arbres ont eux aussi, comme nous, un microbiome, c’est-à-dire un écosystème de microbes qui vit en eux. Ils en ont même deux. 

Depuis une décennie que le public a progressivement pris conscience qu’il vivait en symbiose avec une quantité de microbes assurant la survie et le bien-être de chacun de nous, la biologie n’a pas été en reste: elle a commencé à identifier les microbiomes de toutes sortes d’animaux et de plantes. Qu’y a-t-il de particulier avec les arbres ? Le fait qu’il sont une catégorie d’êtres vivants centraux à une foule de cycles —du cycle de l’eau à celui du carbone— et que de mieux comprendre ce qui se brasse en eux peut avoir des répercussions dans la protection de la biodiversité et la lutte contre la crise climatique. 

En chiffres, l’étude publiée dans Nature le 6 août par une équipe de l’École de l’environnement de l’Université Yale, évalue à 1000 milliards de bactéries la « population » qui vit dans un seul arbre. Mais l’étude est bien davantage qu’une estimation statistique : elle se veut un premier pas pour comprendre les facteurs qui font qu’un arbre sera résilient —ou pas— aux changements qui surviennent tout autour de lui. Puisque certains de ces microbes doivent inévitablement contribuer à la lutte contre les parasites, à la croissance, à la résistance aux variations de température, etc.: c’est une portion de l’écosystème forestier qui nous est encore virtuellement inconnue

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Les chercheurs ont passé en revue 150 arbres représentant 16 espèces du Nord-Est des États-Unis. Ils ont trouvé des microbes « partagés » entre la partie centrale du tronc (ou duramen) et l’aubier, qui est cette partie périphérique située entre le coeur et l’écorce. « Partagés », parce qu’il s’avère qu’il s’agit de deux populations pratiquement distinctes. Autrement dit, chaque arbre cache deux microbiomes plutôt qu’un seul.

Par exemple, les microbes de la partie centrale sont nombreux à ne pas avoir besoin d’oxygène. Tous ont en commun de participer au cycle des nutriments. 

Sans surprise, les populations diffèrent également beaucoup d’une espèce d’arbre à l’autre. Ce qui, là encore, pourrait révéler des façons par lesquelles certaines espèces résisteront mieux que d’autres aux futurs changements dans leur environnement —et en particulier le réchauffement climatique en cours. 

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