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Pour grandir, les enfants et jeunes adolescents ont besoin d'adultes à admirer, à imiter. Tous ont initialement pour modèle leurs parents et tous auront un jour un héros en-dehors du cadre familial. Dans mon billet précédent, je vous mentionnais celui qui a été ma première référence : le Commandant Jacques Cousteau. Il me semblait important de vous en dire un peu plus à son sujet, lui qui m'a fait voguer à bord de sa Calypso en quête de grandes aventures.

Jacques Cousteau était un océanographe français, principalement connu dans le monde de l'exploration sous-marine pour avoir aidé au perfectionnement en 1943 du scaphandre autonome (« Aqua-Lung »), largement utilisé aujourd'hui en plongée sous-marine. Il permet à tout plongeur d’évoluer sous l’eau avec une réserve d’oxygène comprimé.

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Par ailleurs, Jacques Cousteau a aussi contribué au développement de caméras waterproof, résistantes aux pressions des grandes profondeurs, caméras qui ont été utiles lors de la réalisation de deux documentaires : «Par 18 mètres de fond» et «Épaves».

Explorateur des 7 mers

Le Commandant Cousteau se démarquera de nombreux autres explorateurs grâce à la diffusion de ses connaissances et de ses découvertes au grand public. «Je suis un découvreur, mon but est d’émerveiller».

Ses aventures ont commencé en 1951, lorsqu’il a acquis la Calypso, navire qui appartient à la légende Cousteau tout autant que son célèbre bonnet rouge – que l’on retrouve sur la tête de Bill Murray dans The Life Aquatic with Steve Zissou. Ainsi, en 1966, son premier documentaire télévisé « Le monde de Jacques-Yves Cousteau », a permis de susciter la curiosité de milliers de personnes,qui, à partir de 1968, pouvaient suivre tout l’équipage de la Calypso dans son explorations du monde marin grâce à la série de documentaires «Le monde sous-marin de Jacques Cousteau».

C’est précisément ces documentaires qui ont nourris mes ambitions professionnelles. Chaque épisode débutait avec une musique à la Indiana Jones et l’enthousiasme de l’équipage était immédiatement palpable. Imaginez vous retrouver nez-à-nez avec une chimère aux formes informes, contempler les couleurs vives des récifs coralliens, fréquenter intimement un grand blanc ou encore ressentir cette agitation à la vue d’un spectacle naturel grandiose. Nous avons tous éprouvé cette palpitation. Pourtant je ne l’ai vraiment comprise qu’un jour de 2007 alors que je travaillais à la restauration d’une petite île au large de l’Ile Maurice.

J’étais entrain de rempoter des plantes lorsque soudain, j’entends un SPLASH assourdissant. Je me retourne cherchant ce qui pouvait causer un tel vacarme quand j’aperçois des remous dans l’océan. Attentive, j’observe et CHLOUUUM, une baleine à bosse jaillit hors de l’eau. J’étais à environ 500m de la falaise et pourtant l’animal me semblait énorme. L’enfant de 10 ans que j’ai été a alors refait surface, aux anges de pouvoir contempler réellement une créature qui avait habité son imagination. Quelle n’a pas été ma surprise de comprendre que l’animal en question n’était qu’un bébé, en voyant la mère, à son tour, sauter dans les airs. J’ai définitivement redéfini mon échelle de grosseur. J’en suis tombée sur les fesses, littéralement !

«La sagesse commence par l'émerveillement» (Socrate)

Jacques Cousteau a voulu dévoiler les habitats marins et la vie qui s’y épanouit pour participer à la conscientisation du public aux problèmes auxquels les océans font face. En plus de documentaires télévisés et de livres (Le monde du silence, 1953; Le requin, 1970; Dauphins, 1975), Cousteau décida de fonder en 1973 la Cousteau Society grâce à laquelle son travail d’éducation, de recherche et de conservation se poursuit.

L’équipe conseille, recommande, aide gouvernements et autres décideurs à établir des lignes de conduite quant à la protection d’espèces marines et à toute activité industrielle en lien avec le milieu marin. En collaboration avec l’UNESCO, la société a également mis en place un réseau de Chaires Universitaires pour analyser les conséquences à long terme des choix ou décisions en associant écologie, économie et sciences sociales.

«Le bonheur pour une abeille ou un dauphin est d’exister. Pour l’Homme, c’est de le savoir et de s’en émerveiller». S’émerveiller empêche de nuire à l’objet de son émerveillement. Pourtant dans un monde en changement comme le nôtre, il faut aussi pouvoir protéger, restaurer, conserver ce qui a déjà souffert d’un manque d’émerveillement. Ce manque est souvent et simplement dû à une méconnaissance de ce qui nous entoure. Jacques Cousteau le savait, ce qui motiva certainement son envie de partager sa passion pour la mer car il faut pouvoir s’émerveiller avant de vouloir comprendre et il faut comprendre avant de pouvoir agir. Alors pourquoi ne pas commencer en visionnant «Océans», un chef-d’œuvre de poésie sous-marine.

Je donne