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Comme je l’expliquais la semaine dernière, je continue le «journal de bord» de l’écriture de mon livre dont je suis dans sa phase de relecture finale jusqu’à la fin du printemps. Et comme il est actuellement trop long, on a décidé de retirer certains encadrés donnant des compléments d’information dans le livre et de les transformer en… billets de blogue ! Le livre entretenant déjà des rapports étroits avec le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue grâce à différents renvois, cette transformation de certains encadrés en billets de blogue ne fait donc qu’étendre une approche déjà présente depuis le début du projet. J’entame donc aujourd’hui le « nettoyage » du chapitre 3. Les deux morceaux enlevés détaillent un peu différentes fonctions de deux types de cellules gliales très importantes dans le cerveau : les astrocytes, dont on va parler aujourd’hui, et les oligodendrocytes, la semaine prochaine.

On connaît depuis longtemps le rôle de pourvoyeur du glucose pour les neurones des astrocytes. Grâce à leurs prolongements apposés contre la paroi des capillaires sanguins cérébraux, le glucose peut pénétrer dans les astrocytes où il est partiellement métabolisé et retransmis aux neurones. Les astrocytes sont même sensibles à l’activité neuronale plus ou moins intense autour d’eux et peuvent faire se dilater ou se contracter les capillaires sanguins pour ajuster l’apport énergétique en conséquence. C’est même sur ce phénomène que s’appuient plusieurs techniques d’imagerie cérébrale.

On sait aussi que les astrocytes sont couplés les uns aux autres par des protéines formant des pores, les « gap-jonctions », à travers lesquels peuvent circuler divers métabolites. C’est par ces jonctions que les astrocytes évacuent par exemple vers les capillaires sanguins le potassium extracellulaire excédentaire généré par une intense activité neuronale.

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Mais ce qu’on découvre de plus en plus, c’est que ce réseau d’astrocytes communiquant forme un véritable syncytium, c’est-à-dire qu’ils se comportent comme un seul et même élément. À partir des années 1980, de nouvelle techniques utilisant des marqueurs fluorescents du calcium vont permettre de faire une découverte étonnante : des flux d’ions calcium voyagent d’un astrocyte à l’autre! À travers ce réseau se propagent des vagues d’ions calcium dont l’effet régulateur pourrait se faire sentir chez un grand nombre de neurones. Ce réseau d’astrocytes constituerait donc un système de communication à part entière qui se superpose au système neuronal pour jouer un rôle majeur de modulation des activités neuronales, notamment dans la synchronisation de l’activité oscillatoire de diverses populations de neurones. Un dernier point digne de mention : les prolongements des astrocytes près des capillaires cérébraux créent de minces espaces par où de nombreux déchets produits dans le cerveau sont évacués.

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