Les chercheurs britanniques ont étudié de plus près l'environnement de 359 enfants à risque de développer des allergies aux arachides. Ceux-ci avaient en effet un historique d'eczéma ou d'allergies alimentaires. Les résultats de l'étude indiquent que la présence de protéines d'arachides dans la poussière double le risque d'allergie à cet aliment chez ces enfants.
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Ce n'est pas la première fois que cette équipe de scientifiques s'intéresse à la présence d'arachides dans la poussière. En 2013, ils ont en effet établi un lien entre la consommation d'arachides par une famille et la présence de protéines allergènes dans la poussière se retrouvant dans le lit des enfants et dans leurs espaces de jeu. Fait important, les protéines d'arachides ainsi détectées conservaient leur potentiel allergène puisqu'elles pouvaient activer in vitro certaines cellules du système immunitaire impliquées dans les allergies (les basophiles).
Une mutation en cause?
Dans un autre projet de recherche, les mêmes chercheurs ont étudié des enfants qui avaient la particularité d'être porteurs d'une mutation dans le gène FLG, qui code pour la protéine filaggrine. Ils ont constaté que lorsque cette mutation est présente, une augmentation de 6 fois du risque d'allergie est notée pour chaque unité supplémentaire d'allergènes d'arachide présente dans la poussière.
Ce résultat s'explique facilement lorsqu'on connaît la fonction de la protéine fillagrine. Celle-ci a en effet la particularité de se lier à la kératine se trouvant dans les cellules de la peau. Elle jouerait alors un rôle important pour empêcher l'eau et les allergènes de la traverser. Si le gène FLG est défectueux, la barrière cutanée n'est plus aussi fonctionnelle. C'est pourquoi cette mutation prédisposerait les enfants à l'eczéma, une condition caractérisée par une inflammation chronique de la peau.
Selon les chercheurs, le fait que les enfants portant une mutation dans le gène FLG courent plus de risque de développer des allergies lorsqu'ils sont exposés à la poussière d'arachide confirmerait l'hypothèse de la double exposition. En effet, selon cette hypothèse, une exposition aux allergènes par de petites ouvertures de la peau stimulerait les allergies alors qu'une exposition à un allergène par le système digestif induirait la tolérance. Comme la peau des enfants avec une mutation dans le gène FLG est plus fragile, l'exposition par le système cutané serait plus fréquente. Au Canada, 7% des gens souffrent d'allergie alimentaire.
Ce billet a d'abord été publié sur le site Maman Éprouvette.