Le 24 décembre prochain au port spatial de Kourou, sera lancé le fameux télescope spatial James-Webb, ou bien retardé comme tant d’autres fois.
Fruit de la participation de la NASA, de l’Agence spatiale européenne, de l’Agence spatiale canadienne et même de l’Université de Montréal, ce télescope est une révolution dans le monde de l’astronomie d’observation. Il est équipé d’instruments qui opèrent dans l’infrarouge, ce qui permettra de voir des objets encore plus lointains qu’avec le télescope spatial Hubble. Qui sait, peut-être entreverrons-nous aussi une trace de vie extraterrestre dans l’atmosphère des exoplanètes !
La fusée Ariane 5 est en cours de préparation à Kourou, en Guyane française. James-Webb doit prendre la relève du vétéran des télescopes spatiaux qu’est Hubble.
Quelques semaines sont nécessaires à la préparation de tout lancement. Attendu depuis plus de 20 ans par la communauté des astronomes du monde entier, le projet a souffert de plusieurs problèmes techniques. Une fois lancé, le télescope doit se déployer dans les premiers 30 jours. Sa destination finale est au point d’équilibre géostationnaire Lagrande L2, au-delà de la Lune. Nathalie Ouellette, responsable des communications à l’IREX (Institut de recherche des exoplanètes) de l’Université de Montréal appelle ça ‘’‘les jours de terreur’’. En cas de pépin, il n’y a pas de deuxième chance comme ce fut le cas pour le Hubble, réparé en orbite autour de la Terre. Aucune mission n’est prévue pour réparer James-Webb advenant des avaries, car il sera trop loin, soit à plus de 1,5 millions de kilomètres de la Terre.
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Pour la première fois, le Canada joue un rôle de premier plan. Il a investi temps, savoir-faire et argent pour concevoir deux des quatre instruments du télescope, un spectromètre-imageur et un capteur de guidage fin. L’instrument NIRISS, conçu sous la supervision du directeur du département d’astrophysique de l’Université de Montréal et professeur René Doyon, est un spectro-imageur sans fente de nouvelle génération. Avec cet instrument, Il sera possible de déterminer la composition de l’atmosphère d’exoplanètes passant devant leur étoile.
Un autre instrument canadien, le capteur de guidage fin ou FGS, aidera à pointer le télescope spatial avec une précision inégalée lors de ses observations. Selon un spécialiste de l’Agence spatiale canadienne, le FGS est tellement précis qu’il pourrait détecter un cheveu d’enfant à un kilomètre de distance. Tenant compte de la contribution de 178 millions $ canadien, du temps d’observation exclusif sera dédié aux astronomes canadiens. Responsable de la supervision de l’instrument NIRISS, René Doyon mentionne que 450 heures sont réservées dont 200, par la technique de lentilles gravitationnelles, à la détection de galaxies parmi les toutes premières formées après le Big Bang.
Grâce à son grand miroir de 6,5 mètres carrés, segmenté de 18 petits miroirs recouverts d’or, James-Webb scrutera donc galaxies lointaines, nuages protoplanétaires et exoplanètes comme nul autre télescope spatial ou terrestre.
La technologie d’observation dans le domaine de la lumière infrarouge, spécialité de ce télescope, nous promet bien des surprises !
Source : ASC, NASA, ESA, IREX