Ici au Québec, la dernière éclipse partielle de Soleil a été observée le 15 octobre. Pour observer l’éclipse annulaire de Soleil, il fallait aller au Mexique ou en Arizona et en Utah. Les Américains ont nommé l’éclipse annulaire Ring of fire. Ce type d’éclipse est presque aussi spectaculaire qu’une éclipse totale de Soleil comme celle qui aura lieu dans le sud du Québec le 8 avril 2024. La différence fondamentale des deux types d’éclipses est qu’une présente un anneau d’intense lumière autour du Soleil et l’autre révèle la couronne solaire durant la totalité de l’éclipse.
La distance entre la Lune et la Terre n’est pas fixe. Elle varie d’un maximum de 406 720 km à un minimum de 356 375 km. Une heureuse coïncidence permet l’occultation du Soleil par la Lune : la Lune est 400 fois plus proche de la Terre que le Soleil, tout en ayant un diamètre 400 fois moindre environ, de sorte que les deux astres nous apparaissent pratiquement de la même grosseur dans le ciel. Comme l’orbite de la Lune est inclinée d’environ 5,9 degrés par rapport à l’orbite terrestre, le globe lunaire peut passer trop au-dessous ou au-dessus de l’alignement du Soleil et de la Terre pour observer une éclipse au sol.
Alors que les éclipses de Lune sont plus fréquentes et observables, les éclipses totales de Soleil ne sont visibles que sur une bande étroite de 270 km de largeur au maximum et de quelques milliers de kilomètres de long. À l’extérieur de cette bande étroite, l’éclipse de Soleil est partielle, comme celle observée au Québec le 15 octobre dernier. En Utah et en Arizona, l’éclipse n’était pas totale mais annulaire car la Lune ne cachait pas totalement le disque solaire.
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L’éclipse annulaire du Soleil, même si elle n’est pas totale, montre un spectacle naturel grandiose que les Américains ont appelé Ring of fire. Nous avons pu observer la scène dans le désert de Monument Valley en Utah, entourés d’astronomes amateurs biens équipés. Il faut rappeler qu’il est primordial de porter des lunettes filtrantes conçues pour l’observation d’éclipses et que les instruments d’optique doivent être munis de filtres spéciaux. Ces filtres bloquent environ 99% de l’intense lumière solaire très dangereuse pour les yeux sans protection.
Notre présence en Arizona n’était pas étrangère à la présence de plusieurs installations d’importance dont les observatoires de Kitt Peak et du Mont-Graham et d’astrophysiciens actifs dans la recherche d’exoplanètes. Nos visites et entrevues témoignent d’une riche activité dans le domaine. Les observatoires de ce ciel presque dépourvu de pollution lumineuse, permettent la découverte d’exoplanètes, sujet de grande actualité astronomique et objet de nos prochaines chroniques. En effet, l’instrument ROBO-AO du télescope Mayar de 4,1 mètres à Kitt Peak et le LMIRcam du Large Binoculars, télescope de 8 mètres du Mont-Graham, détectent plusieurs exoplanètes depuis 2012.
L’éclipse totale de Soleil dans le sud du Québec, le 8 avril 2024, est un rendez-vous astronomique à ne pas manquer. Seule la présence de nuages pourrait amoindrir le plaisir, mais elle ne nous dispense pas d’être munis d’une paire de lunettes ou d’un écran certifié pour observer sans danger le Soleil. Un filtre sera mis en vente dans les magasins spécialisés en astronomie, au Planétarium de Montréal ou au Cosmodôme de Laval. Ce phénomène unique sera à son paroxysme au moment de la sortie des écoles, durant l’après-midi du 8 avril.