C’est du moins ce qu’ont rapporté récemment des médias russes: à leur retour en avril 2006, après un séjour de six mois là-haut, l’Américain Bill McArthur et le Russe Valery Tokarev ont été ainsi diagnostiqués. La NASA refuse de discuter de la santé de ses astronautes, mais un porte-parole a confirmé au New Scientist que "ce n’est pas une menace aux opérations ou à la santé de l’équipage; c’est plutôt une question de niveau de confort".
Abonnez-vous à notre infolettre!
Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!
Problème de santé ou problème de confort, n’empêche qu’il y a longtemps que la question est sur le tapis (en novembre 2005, on était parvenu à abaisser le niveau sonore, dans la zone de travail, de 69 à 62 décibels), et qu’elle s’ajoute à un portrait peu reluisant d’une station qui, à l’origine –il y a 20 ans– devait être un genre d’hôtel-laboratoire de l’espace mais qui, aujourd’hui, n’abrite que deux personnes qui n’ont que le temps de faire l’entretien et pratiquement plus de science.
Il fut un temps où les astronautes devaient même porter des bouchons dans les oreilles pendant la majeure partie de la journée; aujourd’hui, ayant réussi à abaisser ici et là le niveau sonore (par la pose d’isolants, de silencieux sur les sorties de ventilation, etc.), ils ne portent plus leurs bouchons "que" deux ou trois heures par jour.
À la défense de la station, il faut souligner qu’elle n’est pas la première à présenter ce problème. Des pertes temporaires et permanentes d’audition (dans les hautes fréquences) ont été rapportées jadis par les Soviétiques au retour de missions sur leurs stations Saliout, puis Mir. Et –coïncidence?– le module le plus bruyant de la station spatiale est justement un module russe, appelé Zvezda, celui qui sert de quartier d’habitation.