Vous vous souvenez peut-être de cette sonde spatiale partie ramasser des particules du vent solaire et qui, à son retour sur Terre en 2004, s’était malencontreusement écrasée? Il semble que l’on ait finalement récupéré une poignée de ces mystérieuses particules.

Encore que, quand vous lisez « une poignée », il ne faut pas le prendre au pied de la lettre. On parle ici de ce qui ne remplirait même pas... le sommet d’un grain de sel! Mais à en juger par les efforts démesurés qu’ont mis des dizaines de scientifiques pour récolter ces particules une par une, le jeu en valait la chandelle : ces particules seraient des témoins de l’origine de notre système solaire.

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Dès le début, la mission Genesis avait un petit côté étrange. Cette sonde américaine, une fois dans l'espace, devait déployer ses « tuiles » dans l’espoir de « ramasser » un maximum de particules de vent solaire —les particules qui, chargées électriquement, sont périodiquement éjectées par notre étoile— puis les ramener sur Terre, après un périple de 27 mois. Pour limiter au maximum les risques de contamination, les ingénieurs avaient accouché d’un plan audacieux : la sonde ne se poserait pas mais serait « attrapée », lors de sa descente en parachute, par un cascadeur à bord d’un hélicoptère et muni d’une longue perche.

Sauf que le parachute ne s’était pas ouvert. Et Genesis s’était écrasée dans le désert de l’Utah (voir ce texte : Une batterie défectueuse)

En fin de compte, les chercheurs ont pu malgré tout récolter ce qu’ils espéraient récolter, bien qu’il leur ait fallu plus de temps, et cinq articles sont parus ce mois-ci, quatre dans Space Science Reviews et un dans Science. Ce dernier constitue une étude des proportions des différents isotopes d’argon et de néon présents dans des échantillons de trois types de vent solaire, et la conclusion est que ces proportions sont à peu près les mêmes.

Derrière ce jargon se dissimule en fait quelque chose de très simple : entre la couche externe du Soleil et l’intérieur du Soleil, il n’y a guère de différence au niveau chimique. Et les physiciens du futur qui chercheront des secrets au coeur du Soleil pourront en chercher des réponses dans le vent solaire.

Plus près de nous, ceux qui mettent sur pied des modèles informatiques tentant de simuler, par exemple, la formation de notre atmosphère il y a 4 milliards d’années, auront maintenant des données plus précises sur les éléments chimiques qui rôdaient alors.

Quant à la contamination par des éléments terrestres au moment de l’écrasement, elle n’a pas aidé les chercheurs, mais s’est avérée plus facile à discerner que prévu : les particules de vent solaire étaient entrées en collision avec les détecteurs de Genesis, s’enfonçant de... 40 millionième de millimètre. Par la suite, les fragments de Terre sont donc venus s’accumuler « par-dessus »...

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