conférence sur l'histoire des éclipses solaires

Le 8 avril prochain, un grand spectacle de la nature et un événement scientifique viendront nous émerveiller, si les conditions météo sont favorables.  Ce phénomène fait intensément parler de lui depuis quelques mois, en bien ou avec crainte.  Devons-nous redouter le phénomène comme les Anciens et nous terrer, ou bien l’observer muni d’un filtre certifié ?

À quelques jours de l’éclipse, des chercheurs de l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes (IREX) ont donné une grande conférence le 28 mars sur le sujet. Les éclipses solaires ont toujours intrigué les observateurs, autant ceux d’anciennes sociétés que les scientifiques modernes. Bien que les instruments d’observation se soient perfectionnés avec le temps, le Soleil nous révèle encore des mystères. La conférence intitulée Les éclipses solaires, de Babylone à l’ère spatiale, donnée par Paul Charbonneau, astrophysicien et professeur à l’Université de Montréal, a été suivie attentivement par une foule de plusieurs centaines de curieux au Pavillon des sciences de l’Université de Montréal.

Parlant de mythologie chinoise, l'astrophysicien révèle que selon le mythe de Tian Gou, un chien céleste avalerait le Soleil ou la Lune et causerait ainsi les éclipses.

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Mais le conférencier a illustré plusieurs progrès réalisés par divers astronomes et ce depuis fort longtemps. Ainsi, les astronomes mésopotamiens puis grecs ont réussi à prédire approximativement les éclipses 800 ans avant notre ère.

Déjà au Moyen-Âge, une première description de la couronne solaire et des protubérances solaires visibles était connue. L’astronome suédois Birger Wassenius dessina des protubérances observées dans sa lunette lors d’une éclipse le 2 mai 1733. En 1845 et 1851, des photographies attestent de ces observations. Une nouvelle technique permettant de simuler une éclipse, la coronographie a fait avancer la science dès 1931 en France. 

Encore aujourd’hui, tout n’a pas été expliqué, a décrit le professeur Charbonneau. On ne comprend toujours pas le pourquoi de l’énorme différence de température entre la surface du Soleil (environ 6000 degrés Celsius) et la couronne pourtant beaucoup plus loin que la surface  (environ 1 million de degrés Celsius !).

Des écrans et des lunettes certifiés (CE et ISO 12312-2-2015) seront distribués lors des événements publics du 8 avril. Ils permettront d’observer l’éclipse sans danger pour les yeux. Avec ce filtre en polymère, noir d’un côté et réfléchissant de l’autre, environ 99,99% de la lumière provenant du Soleil sera retenue. Le Soleil apparaitra orangé.

Cette précaution est absolument nécessaire pour compenser le mécanisme naturel de protection de nos yeux, déjoué par la plus faible luminosité du Soleil pendant la durée complète de l’éclipse, soit environ deux heures trente minutes. Le seul moment sans danger est lors de la brève durée ou la Lune cache totalement la luminosité du Soleil. À condition que l’observateur soit installé sur le parcours de l’éclipse totale et non partielle. Les rayons ultraviolets (UV) et infrarouges (IR) présents peuvent affecter les cellules de la rétine de l’œil par risque thermique très élevé.

Ce type de filtre doit également être installé sur le bout du tube d’un télescope ou d’une lunette et sur le pare-soleil d’une lentille photographique.  Sans ce filtre, des problèmes techniques peuvent apparaitre sur les instruments. 

Une éclipse solaire totale est rare. Il ne s’en est pas produit à Montréal depuis 1932 et la prochaine éclipse totale du Soleil aura lieu en 2106 dans la grande région métropolitaine de Montréal. On peut même attendre jusqu'à 375 ans selon l’endroit. Il est fort dommage que l’occasion ne soit pas saisie par certains milieux à vocation pédagogique tels des centres de la petite enfance et des écoles primaires et secondaires, pour en faire un événement instructif.

De plus, l’opportunité est donnée de l’observer dans des endroits de choix. Des lieux comme le Parc Jean-Drapeau et le Parc national du Mont-Mégantic, ainsi que des organisations scientifiques (dont l’ASTROlab du Mont-Mégantic, le Centre des sciences à Montréal, la Ville de Bromont, les Universités de Montréal, McGill et Sherbrooke) accueilleront les petits et les grands, avec des activités d’observation.

Alors en toute confiance, nous vous invitons à saisir cette chance d’une vie, celle de voir une éclipse totale du Soleil.

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