Votre calculatrice ne se rend pas jusque-là: 10 exposant 122. Ou le chiffre 10, suivi de 122 zéros. C’est plus que le nombre de particules contenues dans l’Univers entier! Et d’où sort ce chiffre? En partie du cerveau du physicien Scott Funkhouser, du Collège militaire de Caroline du Sud, qui vient de découvrir qu’il surgit un peu partout lorsqu’on combine plusieurs des paramètres cosmiques. Une « coïncidence » qui n’en est probablement pas une, écrit-il dans les Proceedings of the Royal Society : ce nombre cache quelque chose de fondamental sur la structure de notre Univers...
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À en croire la revue Nature, il ne s’agit pas d’une nouvelle théorie fumeuse issue du cerveau d’un scientifique excentrique, parce que cette théorie tire ses origines de la découverte, il y a maintenant 10 ans (lire La fourmi et la supernova), selon laquelle l’expansion de notre Univers, plutôt que de ralentir comme le voudrait la logique, est en train d’accélérer. Cela suggère donc qu’une force encore inconnue est à l’oeuvre, à très grande échelle.
Or, cette force gigantesque nécessite, par définition, une énergie gigantesque —si gigantesque que les calculs des physiciens ont démontré qu’elle devrait avoir littéralement déchiqueté notre Univers atome par atome. Comme nous pouvons témoigner qu’une telle chose ne s’est pas produite, cela signifie qu’il doit y avoir une contre-force à l’oeuvre —et c’est là qu’intervient le calcul dont il est question ici : ces deux forces ne n’annulent pas parfaitement l’une l’autre, il en reste une minuscule, infiniment minuscule fraction, pour expliquer l’expansion de l’Univers —une fraction de l’ordre de un sur 10 à la 122.
Et voici où intervient Funkhouser : il affirme que ce chiffre, 10 exposant 122, il l’a découvert (avec une marge d’erreur, tout de même – mais à une échelle pareille, est-ce important?) en cinq autres endroits, plus obscurs les uns que les autres pour les profanes, comme le ratio de la masse observable de l’Univers par rapport au « plus petit quantum possible de masse ».
Où tout cela nous conduit-il? Peut-être à la découverte d’un des paramètres de base. « C’est un peu, explique Funkhouser au journaliste de Nature, comme de remarquer que le retour du printemps et les marées les plus basses coïncident avec les phases de la Lune; les deux sont effectivement liés aux mouvements de la Terre et de la Lune, mais il peut s’écouter un certain temps avant qu’on ne comprenne l’ensemble du processus.