Les deux candidats à la présidence des États-Unis insistent sur l’importance de la science dans notre société et s’engagent à investir davantage dans la recherche, l’enseignement et la promotion des sciences. Du moins, dans leurs réponses aux 14 questions posées par l’initiative Science Debate 2008.

S’ils semblent tous deux au diapason, le diable réside dans les détails. De sorte qu’à présent, « nous espérons que les candidats voudront discuter de leurs différences. Science Debate 2008 et ses partenaires, une fois encore, lancent une invitation aux deux candidats pour qu’ils participent à un débat télévisé où ces questions vitales pourront être débattues », a réitéré Matthew Chapman, président de l’initiative, dans un communiqué rendu public ce lundi, 15 septembre.

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L’équipe de John McCain a finalement fait parvenir, en fin de semaine, ses réponses aux 14 questions posées au cours de l’été. L’équipe de Barack Obama y a répondu il y a deux semaines (leurs réponses sont ici)

McCain et Obama y répètent notamment leur engagement à créer un système d’échange de crédits de carbone pour en arriver à une réduction des gaz à effet de serre, en 2020, à leur niveau de 1990. Les deux adversaires se distinguent davantage par l’engagement du candidat républicain McCain à construire 45 nouvelles centrales nucléaires d’ici 2030, et par celui du candidat démocrate Obama à investir 150 milliards$ sur 10 ans dans la recherche pour le développement d’énergies nouvelles.

Les 14 questions sont le résultat d’un gros travail « participatif », q ui n’aurait pas été possible avant Internet : lancé en décembre 2007 par six citoyens, Science Debate fut d’abord une pétition appelant à un débat public sur la science. Avec aujourd’hui près de 39 000 signatures et l’appui de l’essentiel des associations de scientifiques des États-Unis, quelque 3400 questions à poser aux candidats ont été proposées. Il en est ressorti 14 questions, rédigées par des représentants entre autres de Science Debate, de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) et du Conseil de la compétitivité.

Au Québec, l’initiative Je vote pour la science a été lancée dans le même esprit cet été, par l’Agence Science-Presse.

Outre la réduction des gaz à effet de serre, les 14 questions portaient notamment sur la santé, la génétique, l’éducation, la qualité de l’eau et «l’économie dans une société dominée par des enjeux scientifiques».

« Nous réduisons l’appui à la science à une époque où plusieurs autres nations l’augmentent », déclare le sénateur Obama dans sa réponse à la question sur les investissements. « Cette situation est inacceptable et, comme président, j’augmenterai le financement pour la recherche de base en sciences physiques et biologiques, mathématiques et génie, à un taux qui doublerait les budgets de la recherche d’ici 10 ans. » McCain, là-dessus, est plus vague, ou au contraire plus précis selon le point de vue : « compte tenu de nos contraintes budgétaires, il sera plus important que jamais de maximiser nos investissements en recherche et de minimiser la bureaucratie qui avale une partie des fonds. »

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