Saviez-vous qu’il existe un équivalent du Nobel en géologie? Celui qui vient de le décrocher est derrière l’une des rares découvertes de la géologie qui s’est incrustée jusque dans la culture populaire : la météorite qui mit fin aux dinosaures.

Le gagnant cette année du Prix Vetlesen est en effet un nommé Walter Alvarez, 68 ans, qui découvrit la première preuve de cette mythique météorite, tombée il y a 66 millions d’années. Avant même la découverte d'Alvarez, le simple fait d'admettre que cette théorie puisse être juste avait commencé à changer rien de moins que la façon dont les scientifiques observaient l’histoire de notre planète : l’idée que des événements cosmiques imprévus puissent altérer le cours de l’histoire.

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En un sens, Alvarez, un géologue, a démontré que la vie est intimement liée au cosmos (ou plutôt la mort, dans ce cas-ci!).

Au cours de la cérémonie, le 21 novembre à l’Université Columbia de New York, Alvarez a raconté qu’il avait grandi... près de la faille de San Andreas, en Californie. Ceci explique peut-être cela...

Il a également vu au cours de sa vie un autre dogme s’effriter, celui de l’immobilité des continents —dans les années 1960 à l’Université Princeton, où il étudiait, les géologues amassaient de plus en plus de preuves des mouvements et des « collisions » des plaques continentales.

C’est en 1977, au retour d’une expédition dans les monts Appenins, en Italie, que l’analyse d’un échantillon de roche ouvre la porte qui allait le conduire aux dinosaures : il y avait dans cette roche une quantité anormale d’iridium, un élément rare. Sachant que l’iridium nous arrive généralement des météorites, il se mit à analyser d’autres échantillons de la même époque, pour découvrir un taux tout aussi anormal dans tous les échantillons de la fin du Crétacé —c’est-à-dire la fin de l’ère des dinosaures, il y a environ 66 millions d’années. Mais pas d’iridium dans les couches immédiatement plus âgées ou immédiatement plus jeunes.

Le reste appartient à l’histoire : la théorie d'Alvarez allait être débattue avec passion pendant plus d’une décennie, jusqu’à ce que, dans les années 1990, le cratère formé par le gigantesque impact ne soit identifié, au Sud du Mexique.

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