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En Islande, on se prépare à faire un forage jusqu’à la réserve de magma d’un volcan afin d’en puiser la chaleur. Le principe même de l’énergie géothermique, mais dans un endroit inédit.

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La géothermie est en effet l’énergie que l’on obtient grâce à la chaleur de notre planète. On fait normalement circuler un liquide à une certaine profondeur —par exemple, de l’eau injectée dans une fissure. Le liquide se réchauffe et remonte, chargé d’énergie thermique, laquelle peut être convertie en électricité. 

L’Islande ne manquant pas de volcans pour réchauffer son sous-sol, l’énergie géothermique fournit 90% du chauffage et plus de 25% de l’électricité. Mais jusqu’ici, les forages n’avaient pour but que de descendre jusqu’à une profondeur suffisante pour obtenir cette chaleur, et la proximité du magma des volcans faisait le reste. Alors qu’avec le projet Krafla Magma, qui devrait commencer officiellement en 2026, on a décidé d’aller puiser directement dans une « poche » ou une « chambre » de magma: cette roche entièrement ou partiellement fondue qui, lorsqu’elle arrive à la surface, se « vide » sous forme de lave —parfois de façon spectaculaire.  

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En théorie, il sera possible de profiter ainsi d’une source de chaleur atteignant 900 degrés Celsius —contre 250 degrés pour les meilleures sources d’énergie géothermique. Cela donnerait des centrales produisant plus d’énergie, pour moins cher.

Mais n’y a-t-il pas un risque de provoquer une éruption, le magma décidant de remonter à la surface dès que le tunnel lui en offre l’opportunité? La question s’est posée depuis longtemps dans l’industrie géothermique, et c’est la raison du choix du volcan Krafla : la poche de ce volcan a déjà été percée par accident, en 2009, sans que rien ne se produise. L’équipe du Icelandic Deep Drilling Project, un partenariat public-privé, s’attendait à ce que le magma soit à plus de 4 km de profondeur et souhaitait uniquement un forage qui s’en approcherait: ils ont rencontré le magma après seulement 2 km. 

Reste que la difficulté sera au niveau de l’équipement. La chambre de magma a beau être à seulement 2 km, la chaleur, les séismes et la corrosion vont compliquer la chose. Le projet Krafla Magma est né en 2014, mais ce n’est que maintenant que l’équipe s’estime presque prête à commencer à forer, selon un reportage récent du New Scientist : et encore, le travail commencera par des observations scientifiques —par exemple, rien de moins que de jeter des instruments dans la roche partiellement fondue, en espérant qu’ils survivent assez longtemps pour renvoyer un maximum de données sur la température, les phases de transition entre une roche solide et une roche qui « fond », de même que la composition apparemment particulière de ce magma.

En plus du vieux rêve d'essayer de prévoir à l’avance une éruption. Les chercheurs auront en quelque sorte leur premier « observatoire du magma »… si tout va bien. 

Et en parallèle, d’autres pays qui abritent des volcans regardent d'un oeil intéressé cette perspective d'une source d’énergie plus efficace et moins coûteuse...

Une vidéo du magazine The New Scientist

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