Prédire si un élève décrochera son diplôme postsecondaire ne serait pas si difficile. Il suffirait de regarder l’ensemble de son parcours personnel et scolaire. Et pas seulement… ses notes les plus récentes.

« L’expérience collégiale n’explique pas les échecs, c’est l’histoire du jeune élève qui est l’élément le plus déterminant », soutient Simon Larose, professeur à la faculté de l’éducation de l’Université Laval et membre du Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale de l’enfant (GRIP).

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Les chercheurs du GRIP suivent depuis maintenant 17 ans près de 450 jeunes. Depuis la maternelle, ils notent les résultats des élèves, mais aussi le climat familial, le niveau d’agressivité de l’enfant, les troubles de comportement et autres paramètres. Et il serait possible de savoir très tôt, toujours selon ces chercheurs, quels sont les élèves qui ne parviendront pas à décrocher leur diplôme!

Une histoire d’échec

Les événements négatifs qui jalonnent le parcours scolaire et la vie personnelle de l’élève depuis son début à l’école semblent peser bien lourd dans la balance. Ainsi, les deux tiers des jeunes décrocheurs proviennent d’un milieu considéré comme difficile – jeune mère monoparentale ou absence du père — ou sont dotés d’un parcours scolaire très faible. Mais le plus grand facteur de risque serait les troubles de comportement.

« L’agressivité de l’élève se détecte très tôt et a un effet direct sur sa vie scolaire. Bien plus qu’un problème d’attention, qui rend l’apprentissage difficile, mais se corrige avec du soutien », explique M. Larose. Ainsi, même si la transition au collégial s’opère bien, il faut surveiller les élèves qui ne bénéficient pas d’éléments positifs de base tels que la sécurité familiale, la discipline ou le soutien parental.

L’échec à un ou deux cours en première année serait un signe avant-coureur. « Cet échec fait chuter les chances de réussite de 83 % à 65 %. En dépit de ça, le meilleur indicateur n’est pas les notes, mais l’histoire du jeune », affirme le chercheur.

Pour combattre l’échec, il faut s’y préparer le plus tôt possible en investissant dès la prime enfance et les débuts de l’école. Et même si le diplôme n’est pas tout, la réussite passe tout de même souvent par une longue fréquentation des bancs d’école.

Les formidables cancres que sont Einstein, André Malraux ou encore Gustave Flaubert ne seraient que de formidables exceptions. « Ces personnages sont dotés d’une forte résilience. Il faut chercher ailleurs les raisons de leur réussite », affirme le scientifique.

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