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Une majorité d’enfants-soldats rentrent de la guerre avec des blessures psychologiques profondes. La liste des traumatismes est longue : agressivité, anxiété, syndrome de stress post-traumatique, problèmes émotifs et comportementaux graves. La réintégration à la société civile représente pour eux un passage obligé, mais aussi le combat d'une vie...

Deux études distinctes ont suivi le retour à la vie civile des enfants soldats de la Sierra Leone et de l’Ouganda pendant 2 ans.

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La première a réuni des chercheurs de l’Université Harvard, de l’International Rescue Committee et de l’U.S. Agency for International Development. Ils ont accompagné, de 2002 à 2004, 156 participants, âgés de 10 à 18 ans. La deuxième s’est intéressée à 330 enfants-soldat ougandais, âgés de 11 à 17 ans, qui retournaient chez eux après avoir complété environ 30 mois de combats. Une équipe de spécialistes de l’Université d’Hambourg, en Allemagne, s’est rendue sur place pour suivre leur évolution. Les résultats des deux études sont publiés ce mois-ci en exclusivité dans la revue Child Development.

Dans les deux recherches, les auteurs ont voulu savoir comment les enfants-soldats s’adaptent à leur vie d’après-guerre. Les enfants sierra-léonais qui se sont sentis acceptés par leur communauté étaient moins dépressifs et plus confiants. Ceux qui ont pu retourner à l’école ont aussi affiché des comportements et des attitudes positives.

Le portrait ougandais montre des similitudes avec celui du pays ouest-africain. Les jeunes soldats qui retournent dans des communautés ou des foyers moins violents se sont le mieux adaptés à leur nouvelle vie.

Au terme de leurs travaux, les spécialistes concluent cependant qu’il y a peu d'espoir dans leur chance de réussite. Tous les enfants ont été exposés à un degré de violence d’une rare intensité. L’adaptation psychologique et sociale nécessaire à retrouver une vie normale demeure très difficile, même à long terme. « La présence de facteurs positifs n’a jamais contrebalancé les traumatismes subis durant la guerre. » En d’autres termes, les enfants-soldats sont majoritairement irrécupérables, concluent les études.

Entre 1991 à 2002, au plus fort de la guerre civile à la Sierra Leone, les groupes militaires et paramilitaires ont recruté des milliers d’enfants dont l’âge pouvait même atteindre 7 ans. On les faisait participer aux exécutions, aux viols, à la détention des prisonniers, à la torture et surtout aux massacres des membres de leurs propres familles.

Dans les années 1980, on évalue à 25 000 le nombre d’enfants-soldats recrutés par l’Armée de résistance du Seigneur, ayant fait des millions de déplacés parmi la population civile. Dans le monde actuellement, environ 250 000 enfants-soldats se battent dans 86 pays, la moitié des zones de conflits se situent en Afrique.

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