COP30-Bresil.jpg

Comme chaque année, les semaines qui précèdent la conférence des Nations unies sur les changements climatiques —la COP30, qui s’ouvre le 10 novembre au Brésil— auront été le prétexte, dans les milieux qui nient le réchauffement climatique, pour relancer des campagnes de désinformation. Cette année ne fait pas exception, avec des contenus faux ou trompeurs qui ont quadruplé au Brésil. 

Plus précisément, la hausse dans ce pays a été de 267% entre juillet et septembre, avec plus de 14 000 messages, selon un rapport publié le 6 novembre par deux organismes, dont un brésilien, engagés dans la lutte à la désinformation en environnement. 

Le rapport souligne un paradoxe: en dépit des enquêtes récentes qui confirment que, dans bien des pays riches, plus des trois quarts des gens sont favorables à des actions pour lutter contre la crise climatique, et qu’ils sont même favorables à une intensification des mesures politiques en place, en face d’eux, les groupes qui veulent nuire à ces actions continuent chaque automne de produire de la désinformation autour du climat, voire des contenus carrément hostiles à la science. Avec, de plus en plus, l’aide de l’intelligence artificielle. 

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

« Les dépenses de Big Carbon et les algorithmes de Big Tech nous empêchent de nous voir et de nous entendre les uns les autres, en ligne », lit-on dans le rapport, intitulé Deny, Deceive, Delay: Demystified

La recherche a été produite par Coalition Against Disinformation, un organisme qui regroupe plus de 80 organismes militants dans plusieurs pays, et l’Observatoire pour l’intégrité en information, un organisme brésilien. 

Les stratégies qui ressortent de ces contenus faux ou trompeurs sont les mêmes que lors des années précédentes: faire croire au public que les changements climatiques sont surestimés, faire croire que les futures technologies vont régler le problème, faire croire que les scientifiques ne s’entendent pas sur la réalité du phénomène. 

Un élément nouveau cette année: le président des États-Unis, qui a utilisé son rôle d’influenceur sur les réseaux sociaux pour amplifier des fausses nouvelles —comme les cancers qui seraient causés par les éoliennes— et son rôle de chef d’État pour ouvrir les vannes à l’exploitation pétrolière dans son pays —en dépit du fait que les compagnies ont généralement refusé, ces dernières années, de démarrer de nouveaux forages dans des territoires où ils détiennent pourtant des permis. 

Ce n’est pas la première fois qu’on observe une hausse notable de la désinformation sur les réseaux sociaux pendant une COP ou juste avant. Qui plus est, ces deux dernières années, on a observé une hausse notable du nombre de représentants de l’industrie pétrolière ou gazière sur le plancher des COP. Ces délégués ne peuvent pas participer aux différentes négociations en cours (qui ne concernent que les représentants officiels des pays), mais plusieurs ont l’oreille de leurs délégués nationaux.

Je donne