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Avec sa mâchoire puissante et ses canines acérées, le Pissarrachampsa sera avait de quoi effrayer bien des proies. Vieux de 70 millions d’années, ce rare ancêtre des crocodiles était sans aucun doute un prédateur très efficace.

«Il était grand et puissant, avec les proportions d’un loup. Sa dentition —munie de deux paires canines hypertrophiées et pointues— lui permettait de déchirer les chairs de petits dinosaures et de congénères moins rapides», précise Hans Larsson, titulaire de la Chaire du Canada en paléontologie des vertébrés de l’Université McGill.

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Avec ses collègues Felipe Montefeltro et Max Langer, le paléontologue vient d’inscrire cette nouvelle espèce dans la famille des Baurusuchidae, un groupe de crocodiles carnivores terrestres originaires d’Amérique du Sud.

Le crâne du Pissarrachampsa sera ne ressemble pas à celui des crocodiles que l’on connaît actuellement –plat et long, avec d’innombrables dents. Il se rapproche plutôt par sa morphologie de celui d’un loup ou d’un chien. Ce qui laisse à penser qu’il s’agit bien d’une branche différente des Sarcosuchus– les ancêtres préhistoriques des crocodiles.

Un passage de ce spécimen au scanneur du Jewish Hospital de Montréal montre d’ailleurs toute la complexité interne du crâne de cet étrange crocodile. «Il possédait même un système de ventilation nasale qui lui permettait de refroidir son corps lorsqu’il courait après ses proies. Ce que les mammifères peuvent faire, mais pas les crocodiles», explique avec enthousiasme le paléontologue.

Un prédateur bien équipé

Différents caractères lui permettaient de figurer parmi la liste des bons prédateurs de la région. Long de 3,5 à 4 mètres de long, ce crocodile se dressait verticalement. Il possédait aussi des membres fixés au corps.

Le Pissarrachampsa sera avait un cerveau de taille et de forme différentes des crocodiles d’aujourd’hui. Sa vision stéréoscopique lui offrait aussi un large champ pour balayer le paysage à la recherche de ses proies. «Il était bâti pour la course et passait plus de temps sur la terre que dans l’eau.»

Sur le site de découverte, l’équipe de recherche a aussi recueilli, parmi les sédiments du Crétacé de la région du Minas Gerais (Brésil), un fémur et différents os. D’autres indices pour reconstruire cet étrange crocodile et en apprendre plus sur ses mœurs encore énigmatiques.

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