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Disparu des manchettes, mais pas éradiqué: le choléra, un an plus tard, continue de tuer en Haïti.

Depuis un an: un demi-million de malades, dont la moitié ont nécessité une hospitalisation, et au moins 6500 morts. D’ici un an: peut-être un autre quart de million de cas, selon l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation de santé panaméricaine.

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Ça fait d’Haïti le lieu avec le plus haut taux de choléra au monde, et ça pourrait devenir la première cause de décès par maladies infectieuses dans un pays qui ne manquait pourtant pas de causes de décès.

Les progrès sont malgré tout notables: au début de l’épidémie, l’an dernier, 9% des gens atteints en mouraient, estime Médecins sans frontières (MSF). Aujourd’hui, parce qu’on peut les soigner plus vite, le taux de décès est tombé à 1% dans la capitale, Port-au-Prince, mais en campagne, les estimations varient encore entre 5 et 10%.

Pour MSF, l’étape suivante, sur laquelle tout le monde semble s’entendre, serait une vaccination massive. Cela, depuis qu’un nouveau vaccin, moitié moins cher que celui traditionnellement utilisé (1,85$ par dose) a été approuvé par l’Organisation mondiale de la santé, le 29 septembre. Le Shanchol a passé le stade des essais cliniques en Inde, auprès de 70 000 personnes, où il aurait atteint un taux d’efficacité de 67%.

Mais les Haïtiens devront être patients:

  • dans un premier temps, il s’agira d’administrer deux doses, séparées par six mois. Ça doit commencer au début de 2012, auprès de deux petits groupes-tests totalisant une centaine de personnes, dont la moitié à Port-au-Prince.
  • dans un deuxième temps, le fabricant, basé en Inde, ne peut offrir que 200,000 doses (donc, assez pour 100,000 personnes), ce qui pourra tout au plus démontrer aux autres pays, qui en bénéficieront dans les années à venir, que le vaccin est effectivement efficace.

Bref, dans l’intervalle, les campagnes de sensibilisation sur la qualité de l’eau et la construction d’installations de purification de l’eau, ont intérêt à se poursuivre en Haïti, parce qu’elles rapporteront beaucoup plus que ce vaccin. Et pour ça, insistent encore les organismes d’aide, il faut des dons, parce que le ministère haïtien de la Santé n’a pas les moyens de gérer ça par lui-même.

Quant à l’origine de cette épidémie de choléra vieille maintenant d’un an, il faut rappeler qu’elle ne semble plus faire de doute: la souche de la maladie pointe les soldats du Népal, de la force de paix des Nations Unies. La maladie est vraisemblablement passée de leur campement à l'extérieur par l’eau —ce, dans un pays qui n’avait plus connu un seul cas de choléra depuis plus d’un siècle.

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