Capsule Pascal Un algorithme contre le cancer.jpg (202.99 Ko)

Traiter le cancer comme si c’était un jeu ? Pourquoi pas, si ça permet de retarder l’échéance.

Les défenseurs de cette idée, résumée dans un récent reportage du New Scientist, sont partis du principe que, contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas tant le cancer qui est dangereux que la façon dont il évolue. Par exemple, une tumeur initiale, bénigne, va fréquemment donner naissance à des tumeurs secondaires qui, elles, vont se répandre rapidement. Robert Gatenby et ses collègues du Centre Moffitt sur le cancer, en Floride, tentent donc d’écrire un algorithme qui serait capable de prédire cette évolution, en s’appuyant sur la théorie des jeux.

Dans cette théorie, les oncologues sont les prédateurs, le cancer est la proie, et les prédateurs doivent trouver la meilleure stratégie. Plus tôt ils immobilisent leur proie, plus ils augmentent les chances de survie du patient. À l’inverse, la stratégie actuelle de lutte contre le cancer consiste souvent à « bombarder » ses cellules cancéreuses sans discrimination ; la stratégie est généralement efficace, mais, dans une minorité de cas, des cellules développent une résistance au traitement. L’équipe teste pour l’instant son idée sur 17 hommes atteints de cancer de la prostate et soignés avec de l’abiraterone, un médicament dont l’algorithme doit donc prévoir le dosage nécessaire et les cellules à cibler, au fur et à mesure que les médecins observent l’évolution des tumeurs. L’idée serait donc non pas d’éliminer les tumeurs, mais de retarder autant que possible leur évolution délétère — et, dans le cas d’un cancer de la prostate, de retarder le moment où les tumeurs auront développé une résistance au médicament.

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