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C’est une forme de discrimination génétique, mais pas celle à laquelle on penserait. Près de deux décennies après avoir pour la première fois complété la liste des gènes humains, les chercheurs continuent d’avoir leurs préférés : le petit groupe de gènes qui était déjà connu au début des années 1990 continue de faire l’objet de la moitié des recherches.

À l’inverse, 27 % de nos gènes (ou 5 400 sur environ 20 000) n’ont pas encore fait l’objet d’une seule recherche, selon une compilation publiée par le généticien Thomas Stoeger et ses collègues de l’Université Northwestern, dans la revue PLOS Biology. À eux seuls, les 2 000 gènes les plus populaires ont eu droit à 90 % des études publiées ces dernières années.

Il est certain qu’un gène qui possède, par exemple, davantage de mutations que la moyenne, attire plus l’attention parce que cela augmente les chances qu’il soit lié à une maladie. Mais d’autres caractéristiques — sa taille, le fait qu’il produise des protéines dans certaines circonstances — le rendent simplement plus facile à observer ou à tester, pas nécessairement plus important.

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Ce n’est pas la première fois qu’une telle compilation est réalisée : dès 2003, deux chercheurs avaient pointé du doigt des « tendances temporelles » dans le choix des gènes étudiés par leurs collègues. Mais que cette tendance soit toujours à l’oeuvre en 2018 révèle combien certains gènes sont plus attirants… ou plus lucratifs.

Le bon côté des choses pour les généticiens, note un reportage de The Atlantic, c’est qu’ils ont un bel avenir devant eux : si la tendance se maintient, il faudra 50 ans pour avoir obtenu une analyse minimale de tous nos gènes, même les plus humbles.

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