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Le bruit émanant des grands navires de commerce est suffisant pour perturber les chants des baleines — particulièrement les chants liés à la reproduction des baleines à bosse.

Ces animaux « chantent » ou communiquent entre eux à l’année longue, mais la saison des accouplements semble propice à une diversification des sons émis par les mâles : les experts recensent jusqu’à 34 sons distincts, qui peuvent être entendus par leurs congénères jusqu’à une soixantaine de kilomètres. Or, ce que viennent de constater des chercheurs, c’est que certains de ces mâles tendent à se faire complètement muets lorsqu’un de ces grands cargos se trouve à proximité — ce qui, craint-on, pourrait avoir un impact sur leur capacité à se reproduire. La recherche a été effectuée à proximité de l’archipel d’Ogasawara, à 900 km au sud du Japon, une zone de reproduction pour environ un millier de ces animaux et où passait un navire de ravitaillement, chaque jour à la même heure, pour les habitants d’une des îles. Les résultats sont parus le 24 octobre dans la revue PLoS One.

Il y a maintenant plusieurs années que les biologistes s’interrogent sur l’impact qu’a sur les cétacés la cacophonie sous-marine créée par l’action humaine. On sait que leur comportement est affecté à divers degrés, tout dépendant de l’espèce de cétacé et du type de son — les sonars ont un impact plus facile à mesurer. Mais les experts ont du mal à mesurer la façon dont l’augmentation du niveau de stress ou les altérations dans la façon dont l’animal va chercher sa nourriture, affectent en bout de ligne sa reproduction. Cette recherche n’est, en ce sens, qu’un point de départ : les mâles qui se taisent adoptent-ils simplement une stratégie qui est l’équivalent de celle des humains qui font une pause dans leurs conversations lorsqu’un avion passe bruyamment au-dessus de leurs têtes ? Ou bien abdiquent-ils en faveur de ce qu’ils croient être un concurrent plus fort qu’eux ?

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