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Il y a un an, commençait un mois de février qui allait s’avérer être le mois des occasions manquées dans la lutte contre la pandémie.

Fin janvier en effet, les experts savaient déjà l’essentiel: c’était un nouveau virus, il se propageait facilement, on n’avait pas de traitement médical contre lui. C’est ainsi que, par exemple, du 26 janvier au 30 janvier, un fonctionnaire de la santé publique de la ville d’Ottawa allait écrire une série de courriels de plus en plus inquiets à la direction de la santé publique de l’Ontario, les implorant de mettre en place des mesures préventives. Le 25 janvier, le virus venait d’être signalé pour la première fois chez un patient hospitalisé à Toronto.

Ces courriels faisaient partie d’un reportage du Globe and Mail qui, en juin dernier, avait décrit de nombreux dysfonctionnements  et problèmes de communication survenus entre janvier et mars 2020 au sein de la santé publique ontarienne: les mêmes problèmes qui avaient marqué en 2003 l’émergence d’un autre virus, le SRAS. Mais les dégâts en 2003 avaient été considérablement moins grands.

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Ces dysfonctionnements n’ont pas été limités à l’Ontario. On a beaucoup parlé des États-Unis où le président, après avoir suspendu les liaisons aériennes avec la Chine à la fin de janvier, s’en est vanté pendant un mois tout en prétendant que le virus allait bientôt disparaître. La rareté des tests de dépistage allait peser d’un lourd poids sur la suite des événements —en fait, dans beaucoup de pays, ce qui allait s’avérer déterminant une fois rendu en mars puis avril, ce seraient les retards dans les tests de dépistage de la COVID et dans le traçage des contacts des personnes contaminées.

En France, dès le 24 janvier, alors que le virus n’avait encore été observé que dans sept pays autres que la Chine, un rapport de l’Inserm prévenait d’une « potentielle arrivée de l’épidémie en Europe » dans un délai de deux semaines.

Le reportage du Globe and Mail signalait par ailleurs qu’à la mi-février, certains des plus grands experts médicaux ontariens « étaient à ce point frustrés » par l’inaction, qu’ils s’étaient réunis pour discuter des façons de faire entendre leur message aux décideurs politiques. Trois semaines plus tard, les choses avaient si peu avancé qu’une dizaine de médecins torontois publiaient une lettre dans le Journal de l’Association médicale canadienne où ils jugeaient encore bon de prévenir que « la propagation du virus est inévitable au sein de la population canadienne.

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