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On présente souvent une « étoile qui explose » comme une « supernova »: un événement cosmique si puissant qu’il peut être visible à des milliers d’années-lumière pendant des semaines ou des mois. Or, il semble qu’il existe aussi des « micronova ».

Si la découverte annoncée mercredi se confirme, il s’agira d’un type « d’explosion d’étoile » inconnu à ce jour : et les astronomes en ont annoncé trois d’un coup, respectivement à 1680 années-lumière, 3720 années-lumière et 4900 années-lumière.

Le principe de base reste pourtant le même qu’avec une supernova et une nova: une explosion thermonucléaire —la fusion d’atomes d’hydrogène— qui se produit à la surface d’une étoile arrivée en fin de vie. Avec une nova et une micronova, on parle d’une naine blanche: une étoile morte de la taille de la Terre, mais dont la masse équivaut à celle du Soleil. La particularité de la micronova semble être que l’explosion ne se soit produite qu’aux pôles, plutôt que sur toute la surface: on parle donc d’une explosion relativement petite, environ le millionième de la puissance de ses grandes soeurs, expliquent les astronomes européens.

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Le fait que l’expulsion de matière ne se soit produite qu’aux pôles amène même ces astronomes à se demander si une ou d’autres explosions ne pourraient pas se produire sur la même naine blanche. Une explication possible: la naine blanche ferait partie d’un système d’étoile double (illustration ci-dessus) et « volerait » à son compagnon de la matière —de l’hydrogène— qui, lorsqu’elle dépasse un certain seuil, provoquerait une explosion.

Les trois événements pour l’instant détectés l’ont été à partir des données du satellite américain TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite). Par la suite, le télescope européen VLT, au Chili, a pu confirmer qu’elles émanaient de naines blanches. Les résultats sont parus le 20 avril dans la revue Nature.

Reste que si c’est petit à l’échelle cosmique, ça reste « relativement » petit. Une telle explosion peut brûler environ 20 000 000 de milliards de kilos de matière. Et celle survenue à 1680 années-lumière a tout de même été visible pendant 10 heures malgré cette distance.

 

Image: Représentation d'artiste d'une naine blanche, au centre du disque bleu, avec un flux d'énergie volé à l'autre étoile / Source : ESO/L. Calçada, M. Kornmesser.

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