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Il y a 2 ou 3 millions d’années, notre système solaire serait entré en collision avec un nuage de gaz et de poussières flottant entre les étoiles. Pas une « collision » aussi brutale qu’une rencontre avec une météorite, mais sans doute suffisante pour perturber la bulle qui entoure le Soleil et ses planètes. 

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On appelle cette bulle l’héliosphère: s’étendant possiblement jusqu’à trois fois la distance entre le Soleil et Pluton —la planète la plus lointaine— cette bulle représente la zone d’influence de notre Soleil. Au-delà de sa « frontière », les rayons cosmiques émanant du reste de la galaxie reprennent le dessus sur les radiations émanant du Soleil (le « vent solaire »). L’héliosphère serait donc en même temps une protection contre les radiations cosmiques, certaines beaucoup plus puissantes que ce qui émane de notre Soleil. 

Les scientifiques en savent toutefois très peu sur les interactions entre l’héliosphère et le « monde extérieur »: les seules données directes sont celles des sondes Voyager 1 et 2 qui, depuis les années 2010, sont arrivées dans la région de cette « ultime frontière » de notre système solaire. En revanche, il existe des données indirectes, et c’est ce que rappelle une équipe de chercheurs dans une étude parue dans la revue Nature Astronomy

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Tout d’abord, il y a longtemps qu’on a détecté, un peu partout sur la Terre et même sur la Lune, une quantité anormalement élevée de certains isotopes de fer et de plutonium (soit des atomes qui possèdent un nombre différent de neutrons des autres atomes de fer et de plutonium). Comme ces « variétés » sont produites très rarement sur Terre, et qu’elles ont toutes entre 2 et 3 millions d’années, ou 7 millions d’années, cela suggère que ces atomes sont arrivés du « monde extérieur » —possiblement à cause d'une supernova, ou étoile qui finit sa vie dans une gigantesque explosion. 

Or, en tentant de reconstituer la route qu’a suivi notre Soleil au sein de la galaxie au cours des derniers millions d’années, la physicienne Merav Opher, de l’Université de Boston, a identifié un nuage de gaz et de poussières appelé le système de ruban local de nuages froids. D’après les calculs réalisés avec deux collègues, notre système solaire l’aurait traversé il y a 2 à 3 millions d’années. En théorie, ce « nuage » serait suffisamment dense pour amener l'héliosphère à se rétrécir jusqu’à une distance inférieure à la distance Terre-Soleil —exposant donc la Terre aux radiations cosmiques.

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