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Qu’arrive-t-il quand on « fusionne » deux êtres vivants? Pas grand-chose, s’il s’agit d’un cténophore, un organisme marin invertébré ressemblant vaguement à une méduse. Ce qui a donné une idée à des chercheurs : combien de ces bestioles pourraient « fusionner » pour n’en former qu’une seule?

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Selon une expérience qu'ils décrivent dans un article récemment pré-publié (ce qui veut dire qu’il n'a pas encore été révisé par d'autres experts), « des dizaines » de ces bestioles ont donné des organismes qui ont survécu quelques jours. Les deux auteurs, un biologiste marin et un neurologue de l'Université de Floride, disent avoir observé que les cellules nerveuses d’un premier individu pouvaient croître au-delà de la « cicatrice » —l’endroit où les deux organismes avaient « fusionné »— pour aller se « connecter » aux cellules nerveuses du second individu. Ils ont testé la chose chez trois espèces distinctes de cténophores.

À ceux qui y voient un scénario à la Frankenstein, il faut toutefois souligner que c'est une expérience qui ne pourrait pas être reproduite chez d'autres espèces, parce que leurs systèmes immunitaires vont instantanément attaquer tout corps étranger —d’où la raison d'être des médicaments anti-rejets que des patients greffés doivent souvent prendre toute leur vie. 

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Mais les cténophores n'ont pas de système immunitaire, ou du moins pas un système immunitaire capable de distinguer les cellules de l'organisme de celles d'un autre organisme. Ces bestioles, dont on compte près de 150 espèces réparties dans les différents océans, sont les descendantes d'une branche du vivant qui s'est séparée de la nôtre il y a plusieurs centaines de millions d’années. Les cténophores ont beau ressembler à des méduses, ils sont plutôt des cousins du plancton. 

Les observations antérieures qui ont inspiré cette recherche portaient sur des paires de cténophores blessés qui avaient été rassemblées dans un aquarium de telle façon que leurs blessures se touchaient. Dans neuf cas sur 10, la fusion s’est réalisée avec succès, écrivait en octobre, dans la revue Cell, le biologiste marin Kei Jokura. Et ce, même si ça se concrétisait par un animal… avec deux bouches.

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