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Même si Donald Trump parle de « virus chinois », et en dépit des préjugés qui ont la vie dure, les pandémies ne proviennent pas toutes de là-bas, rappelle le Détecteur de rumeurs


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Entre 1940 et 2004, on recense 335 émergences de maladies infectieuses à l’échelle planétaire, selon un calcul effectué par une équipe américano-britannique en 2008. Il s’agit d’épidémies et de pandémies aussi diverses que la malaria, la tuberculose, le sida, le SRAS, l’Ébola… 

Fait à noter : 60% de ces épidémies sont dues à des zoonoses, soit un virus issu du monde animal qui a migré chez l’humain après une mutation chez la chauve-souris, le porc ou un primate. Et parmi elles, 72%  tirent leur origine d’animaux sauvages. Ce fut le cas du SRAS, qui provenait de la ville de Canton, en Chine. L’actuel coronavirus entrerait dans cette catégorie, bien qu’on ne sache pas encore avec certitude de quel animal il provient.

Les chercheurs soupçonnent que cette forte proportion est une conséquence de notre monde moderne: notamment l’urbanisation rapide et la déforestation dans les pays émergents, qui mettent un plus grand nombre d’animaux sauvages en contact avec des populations humaines. Un argument qui était déjà mis de l’avant en 2014 par des chercheurs chinois dans l’International Journal of Infectious Diseases et en 2015 par le Suédois Carl-Johan Neiderud, entre autres. Le réchauffement climatique serait aussi un facteur.

Or, si plusieurs points chauds d’émergence de maladies infectieuses (emerging disease hotspots) du 20e siècle qu’identifiaient ces chercheurs britanniques et américains en 2008 étaient effectivement en Chine, on en trouvait davantage aux États-Unis, au Japon, en Australie ou en Europe de l’Ouest (surtout au Royaume-Uni).

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Dans une revue de la littérature parue en 2010, une équipe d’épidémiologistes rappelait par contre que les pandémies de type zoonotiques, comme celles du H1N1, du H5N1 ou du SRAS, proviennent très majoritairement de « l’Ancien monde » (Asie, Afrique, Moyen-Orient, Europe). Par exemple, c’est la chasse et la consommation de viande de singe qui ont permis l’émergence du sida.

Enfin, un livre publié par la Banque mondiale en 2017 portant sur les impacts et les risques liés aux pandémies, fait la recension de nombreuses études concluant que les maladies infectieuses proviennent de tous les continents. Si on se concentre toutefois sur les 12 pandémies les plus mortelles de l’histoire depuis la peste noire de 1347, la moitié proviennent effectivement de Chine.

Des épidémies d’origine animale en accélération

En 2007, l’Organisation mondiale de la santé annonçait que la fréquence de l’émergence de maladies infectieuses s’était accélérée depuis les années 1970, citant notamment le SRAS, l’Ébola, le MERS, le Chikungunya, la grippe aviaire ou porcine et le Zika. Parmi elles, les pandémies d’origine zoonotique ont dépassé les autres en occurrences depuis 1990, et il faut s’attendre à d’autres épidémies de ce type, affirme le virologue américain Suresh V Kuchipudi dans un billet publié le 4 mars.  

Parmi ces zoonoses, des virus comme Ebola, H1N1 et MERS-CoV ne proviennent pas de Chine. Le premier est apparu au Congo en 1976 ; l’épidémie H1N1, qui a frappé les États-Unis en 1998 et est réapparue en 2008, provenait de souches porcines mexicaines, et le MERS, qui sévit depuis 2012 au Moyen-Orient, est issu de chameaux saoudiens appartenant à des éleveurs pakistanais.

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