coronavirus2019

Alors que l’épidémie devient pandémie, les canulars et fausses nouvelles semblent, à travers le monde, avoir trouvé un point d’ancrage commun: les tests de dépistage du Covid-19. Faut-il payer si on n’est pas assuré? Qui y a droit ?

Ce texte, dont on peut trouver la version originale ici, 
fait partie d’un projet collaboratif lancé le 24 janvier par
l’International Fact-Checking Network (IFCN), dont fait partie le Détecteur de rumeurs.

 

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Au cours de la dernière semaine, le volume de faussetés autour de ce sujet a attiré l’attention des journalistes vérificateurs de faits qui font partie de l’alliance #CoronaVirusFacts. En Pologne par exemple, le site Demagog a dû déboulonner un message Facebook émis par nul autre qu’un candidat aux élections présidentielles, affirmant qu’une personne sans assurance-maladie devrait payer 500 PLN (environ 180$ CAN). C’est faux: le test sera gratuit pour tous. Une fausse information similaire circule au Japon, vérifiée par BuzzFeed —une série de tweets affirmaient que le gouvernement ne paierait que pour les tests positifs et que les autres citoyens recevraient une facture de 80 000 yens (plus de 1000$). 

Même scénario aux États-Unis, où PolitiFact s’est attaqué à cette rumeur dès le 4 mars —là-bas, la « facture » dépasserait, prétendait-on, les 3000$. Enfin, des vérificateurs au Brésil et en Espagne ont dû corriger la même rumeur. 

Interrogé par l’IFCN quant au pourquoi de ces rumeurs répétitives, le bioéthicien Arthur Caplan, de l’Université de New York, suggère que le manque d’informations fiables joue un rôle, en donnant aux faussetés davantage d’oxygène. Or, sachant combien une rumeur démarrée aux États-Unis peut facilement être reprise ailleurs, le manque d’informations fiables aux États-Unis devient un problème global: « je regrette de le dire, mais nous n’avons pas de bonnes données publiques sur les tests pour le Covid-19 aux États-Unis et l’administration ne fait pas ce qu’elle doit ». 

C’est ce que notait FactCheck.org la semaine dernière, en pointant que le 6 mars, le président Trump avait affirmé que « quiconque veut un test peut avoir un test », ce qui, quatre jours plus tard, était encore faux. 

L’impact de telles fausses informations est plus grand sur les populations les plus vulnérables —les immigrants, les minorités, même les femmes dans certains pays. Mais à long terme, poursuit Arthur Caplan, cette forme de désinformation a un impact négatif sur les politiques autour du coronavirus et sur la façon dont elles sont appliquées: plus un citoyen reçoit (et accepte) de l’information de mauvaise qualité, et plus il fait partie de ceux qui sont susceptibles d’en recevoir encore plus.

- Cristina Tardáguila

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