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Épilation, rasage, traitement au laser : tous les moyens sont bons pour se débarrasser des poils. Au-delà des modes du moment, cette pilosité a-t-elle encore sa raison d’être, ou s’agit-il d’un vestige ancestral? Le Détecteur de rumeurs a passé la question au peigne fin.


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L’historique de notre pilosité

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Si on le compare à d’autres mammifères, l’être humain a très peu de poils. Ses plus proches cousins, les grands singes, ont la peau entièrement recouverte de fourrure. Quand et pourquoi avons-nous perdu notre pilosité abondante? Probablement il y a environ 1,6 million d’années, lorsque l’homme s’est mis à parcourir de longues distances. Pour éviter la surchauffe lors de ces déplacements éreintants, il devait trouver un moyen plus efficace de réguler sa température corporelle. La fourrure est un excellent isolant thermique, en particulier l’hiver, mais elle est peu efficace pour évacuer l’excès de chaleur.

L’évolution a alors favorisé l’élimination de la sueur par les glandes eccrines, qui se trouvent à la surface de la peau. Nos ancêtres se sont donc progressivement délestés de ces poils fournis qui gênaient l’évaporation de la sueur.

Qu’en est-il aujourd’hui, alors que nous avons ajouté à cela la possibilité de porter quelques couches de vêtements? Avant de sortir le rasoir, il faut savoir que la pilosité remplit d’autres fonctions.

Les rôles du poil

D’une part, les petits poils qui recouvrent notre corps sont d’excellents mécanorécepteurs. Cela signifie que ce fin duvet détecte les stimuli à la surface de la peau et en transmet le message au cerveau. Une étude parue en 2011 a même prétendu que les gens poilus détecteraient plus rapidement les insectes sur leur corps que les participants glabres. Dans cette hypothèse, les poils auraient donc une fonction défensive contre les parasites qui vivent à la surface de notre peau.

D’autre part, le duvet aurait aussi un rôle dans la thermorégulation de l’organisme, mais un rôle plutôt négligeable.

Explication. Le poil nait dans le follicule pileux, une cavité située immédiatement sous la surface de la peau. C’est également à cet endroit que se trouvent deux glandes : la glande sébacée et la glande apocrine. La première hydrate et protège la peau contre les agressions extérieures. La seconde est responsable de la régulation de la température corporelle chez la plupart des mammifères.

Quand on arrache le poil, par exemple lors de l’épilation au laser, ces deux glandes sont aussi endommagées. La destruction des glandes apocrines ne nuirait pas à une transpiration efficace puisque cette tâche incombe désormais, chez l’humain, aux glandes eccrines. Quant aux glandes sébacées, l’épilation au laser aurait pour effet de diminuer leur taille. On ignore toutefois si cela nuit à l’hydratation de la peau.

Le rasage a encore moins d’impact, puisqu’il implique de couper le poil à la surface de la peau, ce qui laisse le follicule pileux intact.

Verdict

En favorisant l’évaporation de la chaleur par ses glandes eccrines, l’humain a pu se délester de sa fourrure. Même s’il lui reste des poils à quelques endroits du corps, ces derniers ne sont plus indispensables pour réguler sa température corporelle… bien qu’ils puissent à l’occasion être utiles pour « sentir » un parasite.

Crédits photo: Fermi / Pixabay

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