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La fusée de la NASA pour un retour vers la Lune coûtera au bas mot 4 milliards de dollars pour chaque lancement. Une facture qui n’a pas de sens à long terme, a reconnu « l’inspecteur général » de la NASA dans une audience cette semaine devant les élus de Washington.

Et la facture fait reculer une fois de plus la date du premier alunissage, désormais prévu pour 2026 plutôt que 2025. À l’origine, le gouvernement Trump avait imposé un calendrier qui prévoyait un premier alunissage pour 2024, un objectif qui s’est avéré irréaliste.

En commentant son rapport publié en novembre dernier, l’inspecteur général Paul Martin a pointé mardi, à titre de justification du nouveau délai, le temps qu’il faudra pour achever les tests du système d’alunissage et de la prochaine génération de scaphandres spatiaux. Mais il a également souligné un chiffre contenu dans son rapport: le coût de chacune des quatre premières missions Artemis —le nom du programme lunaire. Une facture de 4,1 milliards$ par lancement, qui dépasse de loin les prévisions précédentes —ce qui n’est pas la première fois depuis 10 ans que la NASA développe cette fusée, appelée Space Launch System.

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Pour l’instant, seuls quatre lancements sont prévus dans le programme lunaire Artemis: le premier, qui devrait en théorie avoir lieu en mai prochain, sera sans astronautes, et le deuxième enverra la capsule Orion survoler la surface de la Lune sans s’y poser.

Depuis des années, les spéculations vont bon train sur la possibilité qu’une compagnie privée prenne ensuite le relais de la fusée de la NASA. Autant SpaceX (la compagnie du milliardaire Elon Musk) que Blue Origin (celle du milliardaire Jeff Bezos) sont sur les rangs, puisqu’elles développent une version plus puissante de leur actuel lanceur de satellites, qui serait capable en théorie de réaliser un voyage vers la Lune —ou même vers Mars.

Certes, autant la COVID que les relations avec les compagnies privées partenaires, ont contribué à allonger les délais depuis deux ans. Mais le bien-fondé de confier à la NASA la conception de cette nouvelle fusée est sur la table depuis le début du projet Space Launch System, en 2011: il s’agirait d’une décision avant tout politique, selon le magazine Ars Technica, motivée par le désir de certains élus de garder les emplois dans leur district.

 

Photo: L'intérieur de la fusée, en phase d'assemblage (2019)

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