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L'astrophysique possède la particularité d'être une science où les amateurs contribuent encore d'une manière non négligeable. Le ciel étant accessible à tous et la démocratisation de la technologie expliquent en partie ce phénomène. Il ne faut cependant pas négliger le fait que de nombreux astronomes professionnels ont d'abord été amateurs.

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La plus célèbre de collaboration entre les astronomes amateurs et les astronomes professionnels est probablement SETI@home. Ce programme de recherche d'intelligence extra-terrestre est basé sur l'analyse de signaux radio obtenus au radio-télescope d'Arecibo, une antenne de 300 m de diamètre situé à Puerto Rico. Proposé par David Gedye en 1995, le projet a finalement débuté en 1999. Le 26 septembre 2001, le projet avait produit 1021 opérations à virgule flottante, performant ainsi la plus grande opération de calcul de l'Histoire. Avec plus de 500 000 ordinateurs dans le Monde, ce projet harnache l'équivalent de 100 téraflops ce qui en fait, l'un des systèmes de calcul les plus puissants du monde.

 

Les outils de gestion informatique développés dans le cadre de SETI@home ont depuis été appliqués à d'autres problèmes scientifiques :

Climateprediction.net: Étude des changements climatiques Einstein@home: Recherche d'onde gravitationnelle émise par les pulsars LHC@home: Améliorer le design de l'accélérateur de particule LHC du CERN Predictor@home: Étudie les maladies reliées aux protéines Rosetta@home: Aide à développer des traitements médicaux Cell Computing : Recherche biomédicale World Community Grid: Améliore notre connaissance des maladies humaines.

Toutefois, l'ancêtre de tous ces projets est GIMPS. Depuis 1996, ce projet recherche des nombres premiers de Mersenne. Jusqu'ici, ce projet a débusqué 9 de ces nombres sur les 43 connus dont le plus grand connu, 230 402 457-1.

 

Si, les projets précédents ne demandent aucun effort du côté de l'amateur, d'autres sont plus interactifs. Par exemple, la NASA vous offre la chance de cataloguer des cratères sur Mars ou sur des astéroïdes avec une interface web. Ou encore, vous pouvez rechercher des traces d'impact de poussière interstellaire dans les pièges en aérogel de la sonde Stardust. Vous êtes un rat de bibliothèque encore une fois la NASA a besoin de votre assistance. En effet, plus de 300 000 pages de littérature astronomique ancienne ont été numérisées. Il faut cependant les indexer afin qu'elle soit facilement accessible. Grâce à une interface web, il vous est possible de participer à ce processus d'indexation. Dans tous les cas précédents, il s'agit de demander la participation du public afin de partager entre le plus grand nombre de participants possible, une tâche simple et utile, mais dont l'ampleur la rend fastidieuse et très coûteuse.

 

Les amateurs peuvent aussi contribuer à la recherche scientifique dans de nombreux projets où leur nombre est essentiel. Par exemple, le Comité consultatif sur les météorites et les impacts météoritiques de l'Agence spatiale canadienne invite le public à lui faire parvenir des météorites potentiels pour identification. De même, il maintient aussi une banque de données sur les bolides (voir billet du 27 décembre dernier). De même, l'International Meteor Organisation compile de l'information sur les pluies d'étoiles filantes.

 

De son côté, l'International Occultation Timing Association organise et récolte les observations sur les occultations des étoiles par les astéroïdes et la Lune. Ces observations sont une des rares façons dont on dispose pour mesurer directement le diamètre des étoiles et des astéroïdes. De même, les observations photométriques d'étoiles variables sont coordonnées par l'American Association of Variable Stars Observers. Mieux encore, les astronomes amateurs peuvent participer à la recherche de transit de planètes extrasolaires.

 

Dans d'autres domaines cependant, la présence des astronomes amateurs tend à diminuer. C'est en autre le cas de la recherche d'astéroïdes ou des comètes. Dans ce domaine, les systèmes automatisés mis en place par les astronomes professionnels réduisent considérablement la contribution des amateurs. Il n'en demeure pas moins qu'elle est appréciée quand il s'agit de confirmer l'orbite d'un astéroïde géocroiseur ou de découvrir une comète.

 

Comme vous pouvez le constater, l'espace est suffisamment grand pour offrir à tous la chance de participer à l'essor de la connaissance.

 

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Pour les intéressés : le jeudi 26 janvier prochain, je passerai en commission parlementaire pour discuter de la réforme du mode de scrutin.

 

 

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