D’après une étude à paraître dans la revue Molecular ecology,
des mauvaises herbes, après pollinisation par des OGM, seraient devenues tolérantes à un herbicide !

Les cultures agricoles et les espèces sauvages apparentées ont toujours échangés des gènes. Mais, le génie génétique permet l’introduction de nouveaux gènes qui confèrent un avantage (ex. tolérance à un herbicide, résistance aux insectes) aux cultures agricoles. Ces nouveaux gènes peuvent provenir de plantes mais aussi de bactéries, d’animaux ou carrément être fabriqués en laboratoire.

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Aux Québec, il y a 3 cultures agricoles ayant des OGM parmi leur rang : Plus de la moitié du maïs-grain est tolérant aux insectes, près de la moitié du soja est tolérant à un herbicide et la grande majorité du canola est tolérant à un herbicide.

Pour le maïs et soja, une pollinisation d'espèces sauvages apparentées est impossible, car il n’y a pas d’espèces sauvages apparentées ! Mais pour le canola…

En plus d’être de la même famille que des mauvaises herbes, le canola produit beaucoup de pollen relativement petit. Son pollen peut ainsi voyager sur de longue distance, jusqu’à 4 km, par le vent ou par des insectes.

Au Québec en 2001, une équipe de chercheurs a documenté un croisement entre du canola tolérant à un herbicide et des mauvaises herbes apparentées situées en bordure du champ. Les chercheurs se sont demandés si le gène de tolérance à l’herbicide serait transmis d’une génération à l’autre dans la population des mauvaises herbes.

Leur hypothèse : Non. Explication : aucun herbicide n’était appliqué en bordure du champ. En conséquence, les mauvaises herbes tolérantes à l’herbicide n’avaient pas d’avantage comparées aux autres mauvaises herbes. Elles auraient dépensé de l’énergie à conserver ce nouveau gène pour rien.

Afin de vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont suivi la population des mauvaises herbes de 2002 à 2005. Durant ces années, les champs n’étaient pas cultivés avec du canola et l'herbicide auquel le canola OGM est tolérant n'a pas été appliqué.

À la surprise des chercheurs, le gène de tolérance a été trouvé dans des mauvaises herbes à toute les années (soit jusqu’à 4 ans après la culture de canola OGM).

En soi, rien ne démontre que cette résistance est risquée (on peu toujours se débarrasser des mauvaises herbes en appliquant un herbicide auquel le canola OGM n'est pas tolérant).

L’étude démontre l’importance d’effectuer un suivi en conditions naturelles. Encore plus important pour les OGM à venir. Les compagnies de biotech développent des OGM qui seront tolérants à la sécheresse ou au froid. La façon dont ces tolérances s'exercent n'est pas encore bien compris. Les OGM de 2e générations pourraient ainsi avoir plus d’impacts sur l’environnement...

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