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On a beaucoup entendu parler d’État-surveillance depuis trois mois. Lancée par un jeune inconnu du nom d’Edward Snowden, la discussion, qui aurait pu rester marginale, a pris des dimensions internationales. Où pourraient être les journalistes scientifiques là-dedans?

Souvenez-vous : au début, en juin dernier, c’était uniquement une compagnie de téléphone américaine —Verizon— qui avait été pointée du doigt pour avoir emmagasiné des tonnes de données —ou «métadonnées»— sur nos appels téléphoniques. Et puis, non seulement s’est-il avéré que les Facebook et les GMail étaient eux aussi impliqués, mais on a appris l’existence d’un tribunal secret aux États-Unis pour valider ces écoutes électroniques —tribunal dont on ne sait rien des décisions, puisqu’il est secret.

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On se transporte à la mi-août, et on a droit coup sur coup à cette histoire du compagnon du journaliste Glenn Greenwald, arrêté en transit à l’aéroport de Londres, puis au rédacteur en chef du Guardian de Londres qui décrit une scène surréaliste : la destruction d’un MacBook dans le sous-sol du Guardian pour satisfaire aux exigences des agents du renseignement britannique.

Or, depuis le début, le journaliste scientifique a été étonnamment en retrait de la scène —et plus encore, le blogueur de science. Je dis étonnamment, parce qu’il y a dans le lot de toutes ces révélations un grand nombre de réalités scientifiques et techniques qui gagneraient à être vulgarisées. Sans compter que cette notion d’accès libre aux données, s’il y en a un qui en entend parler depuis des années, c’est bien le journaliste scientifique.

Quant aux limitations à la liberté de parole, elles ne valent pas que pour les mythiques journalistes d’enquête qui rencontrent des sources anonymes dans d’inquiétants stationnements souterrains : le journaliste scientifique canadien a eu l’occasion de savoir ce que ça signifiait, pour peu qu’il ait été confronté à des scientifiques de son gouvernement.

Les dernières semaines ont été assez instructives pour tout le monde. Même sans avoir suivi de près l’affaire Snowden, on est tous un peu plus conscients à quel point nous laissons des traces électroniques indiscrètes. Mais on ne s’attendait pas à voir un rédacteur en chef comme Alan Rusbridger évoquer le retour «à la plume et au papier».

Le travail du Guardian sur Snowden a impliqué plusieurs individus prenant un grand nombre d’avions pour avoir des rencontres face à face. Pas bon pour l’environnement, mais de plus en plus la seule façon d’opérer. Bientôt nous serons de retour à la plume et au papier.

Dès lors, comment les journalistes scientifiques pourraient-ils contribuer à cette conversation? À tout hasard, voici une liste de sujets qui n’ont été qu’effleurés depuis trois mois mais que de bons vulgarisateurs pourraient à mon avis prendre sous leur aile :

Vous avez d’autres sujets à proposer? Ajoutez-en à la liste. Vous êtes blogueur et l’un de ces sujets vous préoccupe? Attaquez-vous à la question.

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