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Par ce texte j’espère que les jeunes et moins jeunes lecteurs et lectrices confrontés à une impasse dans leur cheminement pourront être inspiré-e-s par cet extrait de mon vécu pour les aider à surmonter les obstacles sur leur chemin. Aux lecteurs et lectrices en bute aux obstacles qui s’interposent sur la voie que vous avez choisi de suivre, profitez de chaque source d’inspiration qui passe à votre portée.

 

Mes premiers pas sur le chemin de la pensée scientifique

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Comme pour bien des étudiants, mes années de scolarité se sont déroulées sans éclat. À l’école primaire j’avais accumulé de bonnes notes, et même d’excellentes notes dans plusieurs matières je dois dire, au point où au terme de ma 5e année, la direction de l’école avait proposé à mes parents de me faire sauter la 6e année pour me faire passer directement à la première année du secondaire. Considérant que je me retrouverais alors avec des élèves plus âgés que moi, étant déjà un des plus jeunes de ma classe d’une part, et que j’aurais du même coup à m’adapter à la transition de l’école primaire à l’école secondaire la même année, mes parents ont refusé préférant me faire poursuivre ma scolarité normalement. Avec le recul je peux affirmer qu’ils ont pris la bonne décision. J’aurais eu effectivement du mal à m’adapter.

 

Commencèrent alors les cinq plus longues années de ma scolarité où je me suis retrouvé dans un environnement qui est loin d’avoir été le plus propice aux études. Heureusement le destin avait placé sur mon chemin quelques enseignants pour me montrer que tout n’était pas sombre dans ce nouveau milieu académique dans lequel je baignais. L’un de ses enseignants-éclaireurs m’ayant montré la lumière au bout du tunnel enseignait la biologie. Il avait pris l’initiative de créer pour ses étudiants un club de jeunes naturalistes qui se nommait les Arachnides. J’ai alors décidé d’en faire partie. Les étudiants du club pouvaient ainsi se livrer à des activités d’observation en milieu naturel. Faune et flore locales étaient au menu. Les membres du club pouvaient rapporter des échantillons de sol, des insectes ou des plantes et les observer au microscope. D’autres pouvaient s’adonner par exemple à l’aquariophilie. Ces activités ont constitué pour moi une oasis où je pouvais m’évader de la morne atmosphère qui régnait en classe.

 

André Desrochers

 

Parmi les autres activités du club des Arachnides, l’ornithologie était aussi à l’honneur. L’un des étudiants qui faisaient partie du groupe était un passionné de cette discipline. Cet étudiant était le plus sérieux de tous ceux que j’avais vus de cette école. Il ne m’a pas fallu longtemps pour me dire que cette passion pour l’observation et l’étude des oiseaux chez lui allait se poursuivre bien au-delà de ses jeunes années. De fait, André Desrochers est devenu par la suite un chercheur dont le cheminement académique pourrait faire l’envie de bien des jeunes naturalistes. Après un doctorat et un stage postdoctoral à l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, André compléta deux autres stages postdoctoraux, l’un en biologie, l’autre en phytologie, tous deux à l’Université Laval. Au début des années 2000, l’université d’Helsinki l’accueille à titre de chercheur invité dans son département d’écologie et de systématique et, à la fin de cette même décennie, il est chercheur invité, en 2008 et 2009, au laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell. Il est depuis, membre distingué de l’Union américaine d’ornithologie et a plusieurs publications à son actif notamment dans le domaine de l’écologie. À la fin de mes études secondaires, nous nous sommes perdus de vue. J’étais loin de m’imaginer que nos chemins se croiseraient de nouveau quelque 35 ans plus tard.

 

Une reprise de contact grâce à Internet

 

De mon côté, bien qu’ayant conservé un intérêt marqué pour la biologie et les disciplines connexes, mon cheminement m’avait plutôt amené à faire des études universitaires en linguistique ; la structure des langues était devenue alors à l’époque un de mes nouveaux centres d’intérêt. Poursuivant au fil du temps des réflexions dans divers domaines des sciences les plus variés, mes années d’études secondaires étaient maintenant loin derrière moi et, avec elles, le souvenir de ce brillant étudiant passionné d’ornithologie s’était quelque peu estompé jusqu’à ce que, par un jeu d’association d’idées ressurgisse le souvenir de ce club de jeunes naturalistes dont j’avais fait partie et, avec lui, celui d’André Desrochers. Qu’était-il devenu après toutes ces années me suis-je demandé ? Avait-il persisté dans ce qui était pour lui à l’époque sa grande passion ? J’étais curieux de savoir ce qu’il était devenu et une recherche sur Internet m’a permis alors de le retracer. Plus de trois décennies s’étaient écoulées quand nous avons repris contact par courriels. Sans le savoir alors, ces retrouvailles allaient me permettre plus tard de m’adresser au public par écrit pour lui parler de science. Quelques années de plus allaient devoir encore s’écouler pour que cette occasion se présente.

 

Une passion mise au jour : l’encyclopédisme

 

Entre-temps j’étais devenu l’un des collaborateurs de ce projet si critiqué à ses débuts qu’est l’encyclopédie Wikipédia. Bien qu’ayant lu alors des centaines de livres, principalement des essais dans le domaine des sciences, en revanche quelques rares encyclopédies font partie de ma collection et je les ai très peu consultées. Pourtant en découvrant l’univers de l’encyclopédie numérique collaborative, une flamme s’est allumée, mais ce point de bascule n’est pas survenu immédiatement.

 

Comme la plupart des gens, j’ai porté au début un regard critique, voire méfiant à l’égard de cette encyclopédie à laquelle tout le monde pouvait contribuer. Comme la plupart des gens cependant, je consultais malgré tout cet ouvrage accessible gratuitement. Petit à petit j’étais forcé de me rendre compte que le contenu était plus qu’acceptable pour la plupart des articles. Mon regard sur ce vaste projet a alors commencé à changer.

 

Malgré cela, je serais peut-être resté simplement un utilisateur de cet ouvrage collectif, n’eût été une période creuse où j’ai senti le besoin de me changer les idées en étant plus actif et c’est alors que m’est venu l’idée de rédiger un premier article pour cette œuvre littéraire collaborative d’un nouveau genre. Au départ cette contribution ne devait être pour moi que temporaire, le temps d’un article sans plus. Comme il arrive souvent, la vie nous joue certains tours si bien que 5 ans plus tard, je suis toujours un contributeur de la plus consultée des encyclopédies dont l’activité m’a permis d’accumuler jusqu’ici un nombre d’heures de bénévolat non négligeable avec quelques centaines d’articles à mon crédit. Un des avantages est de pouvoir choisir le ou les domaines qui nous intéressent et en ce qui me concerne j’ai pu choisir de contribuer, entre autres, sur certains articles scientifiques. Je me suis familiarisé ainsi avec la recherche de sources fiables. Ces contributions m’ont donné l’occasion, par le fait même, de faire mes premières armes dans le domaine de la rédaction d’articles de science.

 

Puis, plus récemment, est venu pour moi le besoin d’embellir mon profil socioprofessionnel si je peux dire. Cette passion pour l’encyclopédisme avait fait naître chez moi le goût pour communiquer par écrit des informations à un large public. Après un premier billet paru sur un blogue linguistique du gouvernement du Canada qui sera suivi par d’autres par la suite, je cherchais à publier un premier article dans une revue. Mon intérêt pour les sciences de la nature était toujours vivace et j’ai alors eu l’idée de rédiger un article sur le comportement d’une espèce d’oiseau en lien avec la manipulation d’outils : le macareux moine. Je pensais pouvoir faire publier ce type d’article dans la revue QuébecOiseaux, la seule revue québécoise consacrée exclusivement à l’ornithologie. Une raison m’avait guidé vers ce choix : le fait que André Desrochers faisait partie, depuis déjà quelques années, du conseil d’administration de l’organisme qui édite cette revue. Je lui ai donc parlé de mon projet de rédaction et il était d’accord pour me venir en aide. Au début de l’année 2020, s’est donc instaurée une collaboration entre lui et moi. La première de ses suggestions a été de me conseiller d’élargir mon sujet à plusieurs espèces d’oiseaux plutôt qu’une seule et cette suggestion a été capitale pour mon article. Par la suite André a revu plusieurs fois mon texte en apportant chaque fois diverses suggestions. Sa collaboration m’a été précieuse, mais une fois le texte terminé, je me suis heurté à un refus de la part de l’éditeur. Ce fut une grande déception et je me suis demandé si André et moi n’avions pas fait tout ce travail pour rien ! André me suggéra de chercher à faire publier mon article dans le bulletin de l’une des sociétés d’ornithologie du Québec. Voyant que cela ne donnait aucun résultat non plus, j’ai alors proposé mon article à des éditeurs du côté européen. C’est finalement la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux qui a fini par accepter de le publier. Mon premier article est ainsi publié dans une revue européenne, mais il m’aura fallu patienter 7 mois.

 

Entre-temps au printemps 2020 m’était venue une idée dont les contours étaient encore vagues, mais qui me semblait prometteuse. Étant devenu nouvellement membre de l’Acfas, je souhaitais écrire un article sur ce sujet et le faire publier dans le magazine de cet organisme. La rédactrice en chef, Johanne Lebel, semblait intéressée, mais restait malgré tout hésitante à me donner son accord. Après tout je n’avais fait mes preuves nulle part comme rédacteur pour démontrer que j’étais un auteur sérieux et un organisme comme l’Acfas a bien sûr une réputation à préserver. Johanne Lebel a été malgré tout des plus courtoise avec moi-même si j’ai dû patienter là encore quand est arrivée finalement la nouvelle de la publication de mon article dans la revue L’homme et l’oiseau éditée par la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux, un organisme également reconnu fiable dans son domaine et qui fêtera bientôt son centenaire, en 2022… un an avant l’Acfas. Dès lors les portes du magazine de l’Acfas m’étaient ouvertes et Johanne Lebel m’invita sans tarder à rédiger un article sur le sujet dont je lui avais parlé quelques mois plus tôt. L’article fut publié deux mois plus tard donnant ainsi au public l’occasion de prendre connaissance de cette idée de patrimoine immatériel animal et des projets qui peuvent en découler pour sa concrétisation.

 

Je me propose de terminer cet article en exprimant ma conviction sur le fait qu’à son tour, cette première publication dans la tribune du magazine de l’Acfas m’a probablement ouvert les portes pour ce blogue sur ce site de l’Agence Science-Presse.

 

Mes remerciements à toute l’équipe de gestionnaires du site de l’Agence Science-Presse qui a accepté de m’ouvrir leur tribune pour me permettre de m’exprimer en souhaitant que le contenu de science que j’apporterai puisse contribuer encore un peu plus à un contenu, chaque semaine voire chaque jour, de plus en plus riche à offrir au lectorat avide de connaissance de résultats et de projets scientifiques.

 

Mes remerciements également à Johanne Lebel, rédactrice en chef de l’Acfas, qui a su faire preuve d’ouverture à mon endroit au bon moment.

 

 

 

 

Je donne