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À l’instar du reste de la communauté journalistique, les publications que nous représentons se réjouissent de l’annonce du gouvernement fédéral qui propose d’investir 595 M$ pour aider les médias. Par ce soutien, le gouvernement reconnaît que l’information n’est pas qu’une simple marchandise, mais un bien commun et que les artisans de l’information doivent être soutenus pour traverser la crise actuelle.

Nos médias, qu’ils soient sans but lucratif, communautaires, indépendants ou spécialisés sont également soulagés du fait que les autorités admettent finalement ce que certains d’entre nous répétons depuis longtemps : l’univers québécois et canadien des médias se porte mal et les forces du marché jouent contre lui.

Alors que les salles de rédaction se vident — il y a eu plus de 250 fermetures de journaux au cours des huit dernières années au pays  — de nouveaux modèles émergent, en réaction ou non à ces coupures. D’autres regardent l’actualité sous un angle précis, par exemple la science ou l’hyperlocal. Avec des équipes réduites, ces médias réussissent à remplir leur mission : informer le public sur les enjeux qui les concernent.

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Dans ce secteur en mutation, alors qu’on assiste à un morcellement des publics qui s’intéressent à des sujets précis que les médias de masse ne couvrent pas nécessairement, faute de moyens, ce serait une erreur de ne pas tenir compte de cette diversité. Ces médias constituent non seulement une voix pertinente pour comprendre le monde qui nous entoure, mais apportent également leur lot de solutions innovantes. Pour peu qu’on leur vienne aussi en aide face aux géants comme Facebook et Google qui ont happé la majorité des revenus publicitaires de la presse.

Actuellement, le gouvernement prévoit instaurer un comité formé de journalistes qui aura la responsabilité de déterminer quelles publications pourront bénéficier de l’aide gouvernementale ou non. Nous estimons qu’il est essentiel que nous soyons aussi consultés sur ces critères. Ignorer la voix des médias en dehors des grands groupes de presse serait faire fi de leur importance réelle dans la vie des citoyens. Nous tenons donc à nous assurer que ce comité sera inclusif, assurant une pluralité des voix qui reflète la réalité du journalisme du 21e siècle.

Nous pensons par ailleurs que si les critères pour le crédit d’impôt sur la masse salariale annoncée portaient uniquement sur la masse salariale affectée au journalisme, alors la future définition devrait inclure les journalistes indépendants, sans lesquels une bonne partie du « journalisme d’intérêt général » n’existerait pas.

Alors que tant du côté du gouvernement fédéral que provincial, on annonce de l’aide aux médias, nous espérons que ce soutien tiendra compte de la réalité des médias d’aujourd’hui, qui compte une multitude de voix. À l’heure actuelle, tant la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) que la Fédération nationale des communications de la CSN se sont engagées à ce que des représentants des journalistes indépendants et des médias de plus petite taille se joignent au comité qui doit déterminer les critères d’admissibilité à ces programmes d’aide. Une invitation que nous avons hâte d’accepter.


 Les signataires : Agence Science-Presse, Pamplemousse.ca, Journaldesvoisins.com, Ricochet, Nouveau Projet, L’Esprit libre, Reflet de Société, Le Journal de la rue, À bâbord!, Relations, Caribou, QuartierHochelaga.com

 

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