soap-bubbles-322212_1920 copie.jpg

Entre 2010 et 2015, plusieurs médias, aux États-Unis et en Europe, avaient créé des rubriques de vérification des faits ou de « fact-checking ». Mais presque toutes ces rubriques étaient orientées vers l’information politique. À l’Agence Science-Presse, il nous apparaissait pourtant que des fausses nouvelles ou des affirmations douteuses, ça existait aussi en science. Ce fut la naissance, en 2016, du Détecteur de rumeurs

Alors que l’Agence Science-Presse (ASP) fête cette semaine son 45e anniversaire, un retour en arrière permet de constater que le Détecteur de rumeurs a mené à la publication de plus de 700 textes, que ceux-ci ont été en très grande majorité repris par des médias abonnés à l’ASP, qu’ils sont en moyenne plus lus et plus partagés que les autres textes de l’ASP. Que la volonté de « déboulonner » des fausses nouvelles s’accompagnait d’une volonté « d’apprendre au lecteur à déboulonner » —et qu’autour de ce deuxième axe, s’est accumulée une série de projets spéciaux, au gré des opportunités.

Inutile de dire qu’en 2016, année où « fake news » était surtout synonyme de « Trump », personne n’avait prévu que, quatre ans plus tard, une pandémie générerait une « infodémie » —c’est-à-dire une épidémie de fausses nouvelles. À ce titre, on peut revisiter cette page de la « ligue des vérificateurs » —les textes du Détecteur de rumeurs, mais aussi ceux des collègues vérificateurs de faits des autres médias québécois— pour avoir une petite idée du tsunami que furent les 6 premiers mois de la pandémie.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Si ce tsunami est passé, les inquiétudes sur les impacts de la désinformation sont plus vives que jamais. Impacts sur la santé, la santé mentale, l’environnement, la démocratie… Et si les désinformateurs produisent autant, c’est parce que ça marche pour eux: des millions de gens vont partager une information sur les réseaux sociaux sans se préoccuper de la fiabilité de la source, sans contre-vérifier, juste parce que cette info provoque en eux une forte émotion.

C’est là que le rôle des journalistes scientifiques est plus important que jamais, pour offrir une information vérifiée, mais aussi pour contribuer à faire de nos publics —et de nos futurs publics— de meilleurs citoyens, capables de repérer les pièges ou, à tout le moins, de les éviter.

 

Ce texte a été publié dans le cadre du 45e anniversaire de l’Agence Science-Presse, le 21 novembre 2023

Je donne