Ossements humaiins

Tout comme nous, nos ancêtres ont combattu des épidémies dévastatrices. Mieux comprendre quels pathogènes étaient en cause pourrait nous aider à prévenir une autre pandémie.

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Une équipe de chercheurs du Danemark et de la Suède a documenté 214 maladies infectieuses ayant émergé en Europe et en Asie dans les 37 000 dernières années, en étudiant les traces d’ADN laissées par ces pathogènes sur des squelettes humains datant de différentes époques. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature le 9 juillet

Sur les ossements des chasseurs-cueilleurs, les plus vieux analysés, les scientifiques ont détecté les virus de l’hépatite B et de l’herpès, de même que la bactérie Helicobacter pylori, associée aux ulcères d’estomac. D’aussi loin qu’on puisse remonter, les humains ont donc dû combattre des pathogènes, souligne un des auteurs de l’étude en entrevue pour le New York Times

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Les grands tueurs de l’histoire de l’Humanité, comme la peste, n’étaient toutefois pas présents à cette époque. Les chercheurs pensaient les voir apparaître il y a 11 000 ans, quand les humains ont commencé à domestiquer les animaux qui transmettent ces microbes. Cependant, leurs résultats indiquent que cette transmission a plutôt débuté il y a 6000 ans parmi les tribus nomades de la Russie et de l’Asie. 

Les peuples qui habitaient les steppes de l’Eurasie à cette époque élevaient en effet de grands troupeaux de bétail et les éleveurs vivaient probablement en très grande proximité avec leurs animaux. Il est aussi possible que le bétail ait été contaminé par des rongeurs porteurs de maladies qui peuplaient alors la région.

Des pathogènes qui voyagent

Dans les centaines d’années qui ont suivi, ces maladies ont été très présentes et ont provoqué d’importantes épidémies. Cela aurait mené à des changements du profil génétique des humains qui habitaient les steppes. En effet, certaines mutations auraient permis de fortifier leur système immunitaire pour mieux résister. Cette évolution aurait toutefois eu un effet fâcheux : l’apparition de maladies chroniques, comme la sclérose en plaques où le système immunitaire attaque ses propres cellules.

Les pathogènes comme la peste auraient également influencé les conquêtes de territoires par les peuples nomades des steppes. Quand ces derniers se sont déplacés vers l’Europe, il y a 4500 ans, les fermiers et les chasseurs-cueilleurs européens n’étaient pas immunisés contre ces maladies. Ils auraient été nombreux à mourir de ces infections, facilitant ainsi la tâche pour les tribus à la recherche de nouveaux territoires. 

Les travaux actuels n’offrent pas d’information sur des virus avec un génome constitué d’ARN, comme ceux de l’influenza et de la poliomyélite. De plus, les chercheurs aimeraient faire le même genre d’étude sur des ossements provenant d’Afrique, mais ils ne disposent pas de données suffisantes pour l’instant. Comme les prochaines pandémies pourraient être causées par d’anciens pathogènes qui effectuent un retour, les chercheurs de l’étude soulignent qu’il est important de bien connaître les maladies du passé. 

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