
Bien sûr il y a encore plusieurs événements à venir en lien avec mon livre, et ce blogue sert maintenant en partie à les annoncer. Parce que je crois beaucoup aux vertus transformatrices de ces rencontres « live » de personnes à personnes. Il y a par exemple la suite du club de lecture de « Notre cerveau à tous les niveaux » où l’on discutera de la 6e rencontre vendredi le 29 août à 17h (rendez-vous à la statue de Félix Leclerc du parc Lafontaine (restaurant Robin des Bois du même parc en cas de pluie)). Au programme après les cartes cérébrales de la 5e rencontre, les oscillations neuronales qui les traversent. Je participerai aussi demain soir, mardi le 12 août, à 18h15, à une causerie à la librairie Raffin (6330 rue Saint-Hubert à Montréal) avec Mathieu Bélisle et Martin Desrosiers sur le thème : « Pensées claires en temps obscurs » dans le cadre de la journée du livre québécois (voir la programmation complète de la journée sur l’affiche ci-haut). Mais ces temps sont si obscurs, justement, que je me dois de dénoncer par ce petit canal qui m’est accessible ici le génocide qui se déroule actuellement dans la bande de Gaza au lendemain de l’assassinat ciblé de 5 autres journalistes par l’armée israélienne (près de 200 journalistes auraient ainsi péri à Gaza depuis le 7 octobre 2023, selon Reporters sans frontières).
Il y en a encore qui pense que le terme génocide est trop fort ? Eh bien un article publié le 30 juillet dernier dans la revue médicale de référence The Lancet montre clairement comment le régime colonial israélien commet un génocide à Gaza, avec le soutien indéfectible des États-Unis. Ainsi, l’espérance de vie à Gaza a diminué de 35 ans en 2024 ! Il s’agit d’un « effondrement de la longévité plus important que celui enregistré lors du génocide au Rwanda ».
Les auteurs écrivent également que :
« La famine est utilisée de manière répétée et implacable comme arme de guerre. Les principales organisations de défense des droits de l’homme, les agences des Nations unies et les rapporteurs spéciaux des Nations unies ont officiellement reconnu le génocide à Gaza. Cette position est également soutenue par un large groupe d’éminents spécialistes du génocide. »
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Mais ils ajoutent :
« Cependant, la plupart des associations de santé publique, de médecine et de sciences sociales sont restées silencieuses ou ont publié de vagues déclarations, une réaction qui contraste fortement avec leur soutien rapide et bruyant dans d’autres conflits, tels que celui de l’Ukraine. Ce schéma suggère une réponse sélectivement empathique : une tendance à exprimer sa solidarité avec les personnes qui sont perçues comme faisant partie du même groupe que nous et à négliger celles qui sont perçues comme n’en faisant pas partie sur la base de la nationalité, de l’ethnicité, de la religion ou de l’alignement géopolitique ».
C’est le fameux « in group biais » dont je souligne l’importance comme cause de bien des maux dans la section « Tout ce qui accentue le « Nous » versus « Eux » » de la 12e rencontre de mon bouquin. Je n’aurais cependant jamais imaginé assister à ce paroxysme de cruauté qui se déroule « live » depuis des mois avec la complicité non seulement des États-Unis, mais de toutes les grandes puissances occidentales qui commencent du bout des lèvres à reconnaître l’état palestinien, alors qu’ils auraient dû appliquer des sanctions économiques concrètes contre Israël depuis longtemps.
On a même près de 600 anciens responsables de l’appareil sécuritaire en Israël, du Mossad et du Shin Bet notamment, qui ont appelé le 3 août dernier le président américain Donald Trump à faire pression sur Benyamin Nétanyahou pour mettre fin à la guerre à Gaza et ainsi ramener les otages chez eux. Tamir Pardo, ancien directeur du Mossad, déclarait par exemple, à propos des conditions humanitaires désastreuses dans le territoire palestinien assiégé, que :
« Ce dont le monde est témoin aujourd’hui est ce que nous avons fait. Nous nous cachons derrière un mensonge que nous avons engendré. Ce mensonge a été vendu au public israélien, et le monde a compris depuis longtemps qu’il ne reflète pas la réalité. »
« Nous avons un gouvernement que les zélotes messianiques ont entraîné dans une certaine direction irrationnelle », juge pour sa part Yoram Cohen (Shin Bet). Et ce verdict lucide et sans appel ne vient pas, faut-il le rappeler, d’une frange « islamo-gauchistes » quelconque, mais de gens qui, ensemble, cumulent plus de 1000 ans d’expérience en sécurité nationale et en diplomatie pour Israël…