À partir des années 1900, la région a développé des exploitations minières de plomb, d'or, de zinc et d'argent. Cela a eu pour résultat le rejet de quantités massives de cadmium dans les rivières locales dont les eaux étaient utilisées pour l'irrigation des champs de riz en aval. Le cadmium a ainsi intoxiqué les populations, entraînant notamment insuffisance rénale et lésions hépatiques. Mais c'est surtout au niveau des os que les effets ont été les plus dévastateurs.
Abonnez-vous à notre infolettre!
Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!
Le cadmium s'apparente chimiquement au calcium, présentant le même nombre d'oxydation (+2) et à peu près la même taille d'ion. Le cadmium se substitue donc au calcium dans les os, les rendant mous et fragiles (ostéomalacie) et causant des douleurs extrêmes. D’où le nom japonais donné à la maladie, « itai-itai », qui se traduit littéralement par « aïe-aïe ».
Bien que les premiers symptômes d'intoxication soient apparus dès 1912, ce n'est qu'en 1955 que les autorités médicales ont enfin mis en cause le cadmium. Il semble toutefois que les symptômes résultent d'autres facteurs aussi. Le fait que la plupart des victimes étaient des femmes ayant atteint la ménopause suggère qu’une absorption déficiente du calcium pourrait avoir contribué au développement des symptômes. En tout, près de 200 personnes ont officiellement été reconnues comme ayant été victimes de la maladie itai- itai. La ville de Toyoma a érigé un monument à leur mémoire (voir ci-contre).
- Le site de l' Organisation pour la science et la société de l'Université McGill