Je suis toujours admiratif du dévouement dont font preuve les enseignantes et les quelques enseignants. Beaucoup moins d’hommes dans les écoles primaires, mais toujours la même qualité d’implication.
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Raréfaction volontaire
D’année en année, je constate l’amincissement des ressources mises à leur disposition. Les craies sont rationnées et mises sous clé, les bibliothèques renferment des livres abîmés aux pages arrachés, les rares magazines de sciences (les Débrouillards) sont fripés, ils sont passés dans les mains de nombreuses générations d’étudiants. La plupart du temps, c’est l’enseignante qui a apporté dans sa classe les exemplaires délaissés par ses propres enfants devenus étudiants au cégep. Combien de fois j’ai croisé des enseignantes au Dollarama pour acheter les fournitures que seuls leur permettent les minces budgets dont elles disposent. La collation servie en début de journée est menacée d’être supprimée. Les classes sont surpeuplées, difficiles dans ce contexte d’accorder l’attention que nécessite chaque jeune à des degrés divers. Plusieurs, fautes d’accompagnement, décrochent. Collectivement, nous nous privons, qui sait, d’une relève compétente en sciences, en médecine, en ingénierie… en politique. Cette raréfaction des ressources et des moyens par les instances gouvernementales ne témoigne pas d’un grand intérêt pour notre jeunesse loin de là.
Taper sur les têtes dures
Et que dire d’un policier qui tire un projectile à bout portant au visage d’une jeune étudiante? On a tous vu le film de l’événement. Les autorités ont décrété une enquête. Elle durera 180 jours! On les aime à la maison, les jeunes semble dire le maire de Québec.
Et cet autre jeune manifestant maintenu par deux policiers et qui reçoit 3 coups de poing au visage. Un jeune encerclé de toutes parts qui ne constituait pas une menace. Une autre enquête est en cours, comme celle du matricule 728. On entend «oui, mais, avant qu’est-ce qu’il a fait avant?» Il demeure qu’il a reçu des coups et qu’il ne constituait pas une menace. On aime les jeunes! C’est frappant.
Une école offre l’effet de serre au quotidien
On les aime aussi lorsqu’ils sont petits. J’ai visité cette année à plusieurs reprises une école en particulier. Un bâtiment neuf adjacent au vieil édifice vétuste et contaminé. En janvier on gelait, certains jeunes conservaient leurs manteaux d’hiver, à présent on suffoque. Maintenant, figurez-vous que les fenêtres n’ouvrent pas. Effet de serre absolu.
Quelqu’un a-t-il découvert une toilette quelque part?
Et puis, comme si cela n’était pas suffisant, les architectes n’ont pas prévu, au plan initial, de toilettes dédiées aux enseignants et au personnel. Je me souviens de l’histoire d’un responsable des animations dans les écoles qui visitait l’une d’entre elles. Au moment où tous les élèves étaient en classe, il est allé faire son «petit pipi» aux toilettes les plus proches. Imaginez sa surprise lorsqu’il s’est retrouvé cloué au sol par un valeureux concierge certain d’avoir fait acte de bravoure. Pour en revenir à l’école «neuve», il faut savoir qu’une quantité phénoménale d’intervenants se sont penchés sur les plans de l’édifice pour le plus grand bien des occupants futurs. À grands renforts de réunions, d’évaluations, ils n’ont rien vu et signé les plans et devis. Au nombre de ces amoureux de l’enfance: le personnel affrété à la commission scolaire, les ingénieurs, les architectes, les directions d’école, et les autres intervenants de toute nature.
Des héritiers putatifs
Ce qui est préoccupant, c’est de voir et d’entendre tous ceux qui défilent sur nos écrans de télévision et qui les yeux humides de sincérité nous parlent de l’Importance de l’héritage qui destinent «à nos enfants».