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Un bébé prématuré connaîtra plusieurs prélèvements sanguins au talon dès les premiers moments de sa vie. Tous les moyens devraient donc être pris pour diminuer la douleur lors de cette procédure. Des chercheurs indiens démontrent une fois de plus que les soins kangourou sont une bonne façon d'y arriver.

L'étude, réalisée auprès de 100 bébés prématurés, indique que les bébés qui sont traités avec des soins kangourou ont significativement moins de douleurs 15 et 30 minutes après la procédure. Par ailleurs, une autre étude indienne parue en janvier dernier démontrait aussi que même une séance de soins kangourou aussi brève que 15 minutes diminuait la fréquence cardiaque et le niveau de douleur des bébés.

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Il faut toutefois mentionner que ces résultats confirment en fait des études réalisées il y a 10 ans à Montréal! En effet, en 2003, des chercheurs montréalais ont placé des bébés en soins kangourou pendant 30 minutes avec un prélèvement sanguin au talon de même que pendant la procédure. Le niveau de douleur chez ces bébés avait alors été comparé à celui de bébés couchés sur le dos dans une isolette. C'est ainsi qu'ils avaient pu démontrer que les soins kangourou étaient un bon moyen de réduire la douleur chez les prématurés.

Depuis, les mêmes chercheurs ont démontré que les soins kangourou étaient suffisants en eux-mêmes pour diminuer la douleur puisqu'ils offraient suffisamment de stimulation sensorielle, notamment tactile et olfactive. La méthode est aussi efficace chez les grands prématurés (moins de 32 semaines), quoique l'effet soit moins important. Cette approche permet tout de même à ces bébés de se remettre plus rapidement de la procédure, ce qui favorise l'équilibre interne du bébé.

Lors des soins kangourou, on place le bébé en peau à peau contre la poitrine dénudée de sa mère. Le bébé est alors maintenu dans cette position grâce à une bande de tissu souple qui assure un bon support sans toutefois exercer de pression. Le nouveau-né profite ainsi de la stimulation procurée par la proximité de sa mère. Il s'agit donc d'une technique simple et peu coûteuse.

Pour cette raison et devant autant d'évidences de l'efficacité des soins kangourou pour réduire la douleur, une question s'impose: pourquoi sont-ils encore si peu utilisés? D'autant plus que, selon les chercheurs montréalais, cette approche favorise aussi la santé familiale puisqu'elle permet aux parents de se sentir impliqués pour réconforter leur bébé. Espérons donc que la nouvelle étude indienne réussira à convaincre les sceptiques et que nous verrons de plus en plus de soins kangourou dans les hôpitaux québécois.

- Ce billet a d'abord été publié sur le site Maman Éprouvette.

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