Tout commence avec un projet de déménagement à Gatineau d’artéfacts provenant d’un peu partout au Canada. Cette nouvelle installation de Parcs Canada, dédiée à l’entreposage et la conservation, verra le jour en 2020.
Il s’agira donc d’un entrepôt où seront rapatriés les millions d’artéfacts actuellement entreposés dans différentes villes. Par exemple, c’est là que migrerait la collection de la ville de Québec qui résulte des récentes fouilles là-bas, et toutes celles du Québec, incluant celles des sites archéologiques des Premières nations.
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Les experts, et certains décideurs locaux, allèguent que ce déménagement rendra le patrimoine archéologique moins accessible pour le milieu de la recherche.
Et c’est ce qui annonce un bras de fer entre les gouvernements du Québec et du Canada. Jusqu’au maire de Québec, Régis Labeaume, qui s’est dit en faveur du maintien de la collection au Québec. Il soutient un projet de grand centre archéologique, planifié au Séminaire de Québec, qui pourrait accueillir l’ensemble de la collection.
Des alternatives existent-elles ? Isabelle Burgun en parle avec:
- Christian Gates Saint-Pierre, professeur et responsable du laboratoire d’archéologie préhistorique à l’Université de Montréal
- Réginald Auger, professeur titulaire en archéologie au département des sciences historiques et responsable des Laboratoires d'archéologie de l’Université Laval
Quelles en sont les raisons invoquées pour ce déménagement ? Quel défi cela pose-t-il à la conservation, dans un contexte où, dès 2012, rappelle M Auger, on avait déjà démantelé des centres de recherche régionaux ? Et c’est sans compter le fait que l’état de conservation, dans les entrepôts actuels, serait contraire « aux normes internationales minimales de conservation du patrimoine archéologique » ajoute M Auger. Où en est rendu le projet de la ville de Québec d’accueillir ces collections ? Vit-on encore les retombées de dérives idéologiques imposées à la recherche — pas seulement en archéologie — sous le gouvernement Harper ?
Ces collections prennent leur sens dans les lieux d’où elles proviennent. - Christian Gates St-Pierre
On ne déracine pas des collections de leur lieu de découverte, non seulement pour la population locale, mais aussi pour les chercheurs qui ont fait ce travail. - Réginald Auger
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En chronique : Pascal Lapointe, de l’Agence Science-Presse, parle de journalisme scientifique et de la raison pour laquelle n’importe quel scientifique — ou n’importe quel citoyen soucieux de la faible place qu’occupe l’information scientifique — aurait tout avantage à défendre l’importance d’un journalisme de qualité.
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Je vote pour la science est diffusée le lundi à 13 h, sur les cinq stations régionales de Radio VM . Elle est également rediffusée pendant la semaine. Elle est animée par Isabelle Burgun. Recherche pour cette émission : François Cartier. Vous pouvez également nous écouter sur CHOQ-FM (Toronto) CIBO-FM (Senneterre) et Radio-Fermont.
Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions des saisons précédentes. La naissance de l'émission, en 2008, a également été accompagnée d'une initiative politique non partisane du même nom : rendez-vous ici . Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et sur Facebook .