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Elliott Seah, neuf ans, publie ces jours-ci chez MultiMondes son premier livre, le Petit guide des dinosaures . Ce sont des animaux plus intéressants que les humains, estime-t-il, car ceux-ci se ressemblent tous alors que les dinos diffèrent considérablement d’une espèce à l’autre. Que mangeaient-ils? De quelle couleur étaient-ils? Comment se déplaçaient-ils? Le Petit guide, qui répond à ces questions, « constitue un excellent résumé des connaissances actuelles sur les dinosaures », dit le communiqué de presse.

Ce n’est pas tous les garçons de quatrième année qui, comme Elliott, voient l’une des plus prestigieuses universités mondiales (McGill) lui ouvrir ses portes. Il rêve déjà d’une carrière en paléontologie. Mais comme un terreau fertile permet aux semences de germer, le Québec offre des conditions propices à l’éclosion des petits génies de sa trempe. Ici, je ne parle pas de l’enseignement des sciences à l’école, un échec de notre système d’éducation qui a trouvé le moyen d’empirer après l’application de la réforme scolaire, le «Renouveau pédagogique», imposée au tournant des années 2000. Je parle des établissements muséaux, des organismes de promotion de la culture scientifique et des médias mis en place depuis les dernières décennies pour intéresser les jeunes à la connaissance. Le Québec est un leader mondial en cette matière.

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Savez-vous quelle pièce de théâtre a attiré les plus grandes foules du Québec, après Broue? C’est une pièce pour les 4 à 8 ans qui se donne dans une salle du Jardin botanique de Montréal et qui porte sur une cucurbitacée qui parle : Pepo. En 20 ans, la citrouille a attiré plus de 400 000 spectateurs et continue de faire salle comble en 2015 (je le sais; j’étais à la première).

Plus grand complexe muséal en sciences de la nature au Canada, Espace pour la vie attire 1,6 million de visiteurs par an dont une bonne proportion de ti-culs. Ce n’est là que la partie la plus visible du dynamisme de ce secteur. L’an dernier, Félix Maltais lançait, avec l’appui de Bayard, une nouvelle revue destinée aux adolescents : Curium. S’ajoutant à deux merveilles de l’édition scientifique (Les Débrouillards et Les Explorateurs), ce magazine nique le numérique avec une désinvolture qui l’honore. Alors que les bureaucrates tournent le dos à l’invention de Gutenberg, Curium te livre un exemplaire chez toi, à ton nom, et te parle d’intelligence artificielle et de manipulation génétique, mais aborde aussi le jihadisme, les boutons d’acné et la sexualité. Publications BLD a fait un pas de plus cet automne et distribué, gratuitement, 355 200 exemplaires de ses revues de science dans les écoles.

Si on veut voir s’épanouir d’autres Elliott Seah, les jeunes doivent continuer à considérer la science comme une source de plaisir. Ils ont développé une relation ludique avec la science parce qu’ils la pratiquent la fin de semaine et les jours de congé. En d’autres termes, aller au Biodôme et au Planétarium, c’est plus amusant que de faire des devoirs sur la biodiversité ou les exoplanètes…

Et il en reste davantage dans la tête après l’examen. Mathieu-Robert Sauvé

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